La Chine communiste de Mao a très vite eu des ambitions régionales affirmées en Asie. La question alors était autour de la relation ambiguë avec l’URSS, alors la référence mondiale du communisme, entre coopération et rivalité. Le tout sur fond de guerre froide, les États-Unis étant présents dans la région.
La pénétration chinoise en Asie (janvier 1958)
Chinese Penetration into Asia (January 1958)
Mao’s communist China lost no time in manifesting its regional ambitions in Asia. Quite another question was its ambiguous relationship with the USSR, at the time the world reference for communism, which fluctuated between cooperation and rivalry. All of which was against the background of the Cold War and the presence of the United States in the region.
Il est dans l’histoire des peuples et des continents des dates et des années clés qui sont comme autant de repères dans la confusion des chronologies. Dans le monde des pays sous-développés, il est deux années qui ont profondément marqué leur évolution et resteront gravées dans leur histoire : 1954 et la pénétration de l’URSS en Orient, puis 1956 et la pénétration de la Chine en Asie. Le sort de l’Asie est en effet bien troublant en présence des deux grandes puissances communistes dont on peut se demander quels seront les rapports sur ce champ d’expansion infini. Y a-t-il en Asie rivalité entre la Chine et l’URSS ? Partage en sphères d’influences ? Ou encore collaboration tactique ?
De la pénétration russe on sait l’essentiel. Qu’elle s’étend à toute l’Asie : Japon, Corée, Asie du Sud-Est, Moyen-Orient ; qu’elle est économique par voie d’accords bilatéraux où l’URSS offre aux pays intéressés, à des conditions parfois dérisoires, les biens d’équipement industriel qu’ils désirent au-delà de toute chose ; qu’elle est technique puisque l’URSS fournit et instruit les techniciens, ces héros des temps modernes pour les pays sous-développés ; qu’elle est culturelle et enfin en dernier lieu discrètement politique.
En regard de cette présence envahissante et efficace, quoique presque partout invisible, les possibilités d’action de la Chine semblent bien limitées. La grande puissance asiatique est encore absente des grands marchés du Moyen-Orient et du Sud-Est asiatique ; elle doit se limiter à Ceylan, au nord de la Corée, au nord du Vietnam ; enfin, elle tente une timide apparition en Birmanie. Ses moyens matériels surtout sont bien restreints, car elle n’a rien à offrir sur le plan de l’aide technique et financière aux pays qu’elle cherche à attirer dans son orbite. Est-elle pour autant condamnée à rester en Asie un pâle reflet de l’URSS ? Certes non ; son action en Asie, si elle n’a pas de grands effets dans le domaine économique, est importante, car elle est essentiellement politique et semble sans limites, posant ainsi à l’URSS un problème d’autorité et de contrôle du communisme mondial que l’on ne saurait ignorer.
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