Les jeux vidéo permettent aujourd’hui de créer les conditionnements pour un endoctrinement à des fins idéologiques, voire terroristes. La guerre cognitive peut s’appuyer sur la croissance du métaverse et constitue une menace croissante qu’il convient de contrôler davantage pour faire face à la manipulation des esprits, en particulier dans la jeunesse.
Jeux vidéo et métaverse : nouveaux terrains de la guerre cognitive des groupes terroristes ?
Video Games and Metaverse: New Fields of Cognitive Warfare for Terrorist Groups?
Today’s video games can create the conditions for indoctrination to ideological or even terrorist ends. Cognitive warfare can benefit from the growth of the metaverse, thus constituting a growing threat that needs to be better kept in check in order to counter the manipulation of minds—of the young, in particular.
Dans le paysage numérique en constante évolution les jeux vidéo ainsi que le métaverse sont les lieux d’une vie sociale parallèle. Ces nouvelles plateformes d’expression sont largement exploitées par des groupes terroristes afin de propager leurs idéologies extrémistes. Cet article de synthèse analyse ce phénomène en mettant en lumière des exemples tangibles récents qui soulignent la gravité de cette tendance sûrement irréversible.
La guerre cognitive : un concept précis et déjà ancien
Comme l’indiquait avec justesse le colonel Pinard-Legry (1), le sujet de la guerre n’est pas nouveau. Ce qui rend ce sujet particulièrement important pour l’époque, rappelait-il néanmoins, c’est : « deux mouvements parallèles : la vulnérabilité croissante du cerveau et les progrès fulgurants de la science dans la connaissance de ce même cerveau ». Le colonel Pinard-Legry nous prévenait également : beaucoup de phénomènes peuvent être, a priori, reliés à la « guerre cognitive », or une conception claire est nécessaire pour avoir une approche réellement opérationnelle.
Les définitions de la guerre cognitive ne sont pas récentes. Comme l’indiquait le neuroscientifique Didier Bazalgette lors d’une conférence au laboratoire « Cognition humaine et artificielle » (EPHE-PSL-Paris VIII) en 2018 : « Ces sept à huit dernières années ont vu une multiplication importante des travaux académiques sur le concept de guerre cognitive et les enjeux afférents. La sédimentation progressive, permise justement par la recherche scientifique, permet d’y voir raisonnablement clair et de donner une définition précise de la guerre cognitive. Celle-ci inclut une couche informationnelle, une couche physiologique et une couche numérique. Il y a évidemment des interfaces entre ces différentes couches (par duo ou avec une intégration des trois couches). La guerre cognitive est la convergence des champs opérationnels que sont les opérations psychologiques, les opérations d’influences, les cyber-opérations mais aussi les questions liées à l’altération des performances cognitives. C’est bien en considérant tous les champs d’études des sciences cognitives que l’on pourra répondre dans l’avenir à tous les enjeux de la guerre cognitive (2). »
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