Pékin ne cesse de rappeler que Taïwan fait partie intégrante de la Chine et le manifeste bruyamment en alternant démonstrations de forces et discours peu diplomatiques. Un assaut sur l’île semble moins probable à court terme au regard des répercussions mondiales. Mais un tel scénario n’est cependant pas à exclure au regard de l’hubris impérial chinois.
Après l’Ukraine, Taïwan ? Scénarios pour l’avenir
After Ukraine, Taiwan? Scenarios for the Future
Beijing continually reminds us that Taiwan is an integral part of China, and declares it noisily, alternating demonstrations of force with undiplomatic language. In the short term an attack on the island seems unlikely in view of worldwide repercussions, but such a scenario cannot be entirely ruled out, given China’s imperial hubris.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, la question de Taïwan a pris, en miroir, une actualité nouvelle. Ce qu’un régime autoritaire fait en Europe, un autre régime autoritaire peut le faire en Asie. Les deux cultivent une nostalgie d’empire. Les deux vomissent l’Amérique et ses alliés. Les deux sont friands de parades militaires grandioses. Les deux ont un leader omnipotent et sans états d’âme à leur tête.
Là s’arrête cette comparaison un peu rapide. Leur grande différence est la taille. L’économie chinoise pèse dix fois plus que sa voisine russe, sa population aussi (1,4 milliard d’habitants vs 140 millions). La marine de guerre chinoise est montée en puissance de façon phénoménale, ayant lancé en trois ans autant de bâtiments que la flotte française existante. Cela rend la puissance chinoise encore plus impressionnante.
Autre différence, l’Ukraine est un État souverain, reconnu comme tel par l’ONU. C’est pour cette raison que la Chine a boudé la Russie lors de l’assemblée générale de l’ONU de mars 2022 qui a condamné l’agression russe en Ukraine. Elle s’est abstenue, en cohérence avec sa condamnation régulière des « ingérences étrangères », dont elle a fait son mantra, surtout quand cela servait ses intérêts. Taïwan, quant à elle, est aux yeux des Nations unies un « objet non identifié » depuis 1971, date à laquelle la République populaire de Chine (RPC) a été admise à l’ONU, en en chassant la « République de Chine » de Taïpei, à laquelle on n’a donné aucune espèce de statut diplomatique officiel. La Chine a beau jeu d’en jouer en permanence et de proclamer qu’elle est légitime à récupérer Taïwan, y compris par la force le cas échéant, comme en menace régulièrement le président chinois Xi Jinping.
Il reste 88 % de l'article à lire
Plan de l'article