La Suisse a tenté de redorer son blason en proposant, lors du forum de Davos en janvier, d’organiser une prochaine conférence de paix sur l’Ukraine. Difficile toutefois, malgré ses bons offices, de réapparaître comme un médiateur impartial dans le conflit en Ukraine après l’adoption des sanctions européennes contre la Russie. Et les coups de boutoirs portés à sa neutralité.
Des trous dans le drapeau rouge à croix blanche
Holes Appear in the Swiss Flag
During the January Davos World Economic Forum Switzerland tried to restore its reputation by offering to host a future peace summit on Ukraine. However laudable the proposal, it is difficult for the Swiss to be seen as impartial mediators in the Ukrainian conflict following their adoption of European sanctions against Russia and the consequent dent in Swiss neutrality.
La neutralité suisse est ébranlée. C’est un fait. Victime collatérale de la guerre en Ukraine, la sacro-sainte religion helvétique de la non-intervention dans un conflit armé n’a plus la même odeur, le même goût et surtout la même force diplomatique qu’avant le 24 février 2022.
Logique. Dès le 28 février, soit quatre jours après l’agression russe, le ralliement du Conseil fédéral (le gouvernement, composé de sept ministres représentant des principales forces politiques du Parlement) aux sanctions européennes contre la Russie avait ouvert une première brèche, élargie au fil des mois par l’adoption successive des douze paquets de mesures économiques et financières contre la Russie décidés par l’UE. Difficile, dès lors, de prétendre que la Confédération helvétique n’a pas choisi son camp dans le conflit, même si le droit de la neutralité codifié dans les Conventions de La Haye de 1907 n’a pas été strictement enfreint.
Les cinq règles de Vienne
Rappelons d’abord, après deux ans de conflit, ces cinq règles que la Suisse a fait sienne depuis l’adoption de la neutralité perpétuelle à l’issue du Congrès de Vienne de 1815 qui dépeça l’Empire napoléonien. Les textes de La Haye définissent cinq principes considérés par le gouvernement helvétique comme une « norme de politique étrangère contraignante », même si la Constitution de 1999 (héritière de celles de 1848 et 1874) ne les énonce pas :
Il reste 89 % de l'article à lire
Plan de l'article