L’année 2024 sera marquée par plusieurs élections présidentielles déterminantes pour l’avenir du continent latino-américain. Déjà, l’arrivée à la tête de l’Argentine du nouveau président Javier Milei a marqué une rupture. Les enjeux régionaux et les relations avec le reste du monde seront de fait concernés par ces votes.
Amérique latine - Quelles perspectives en 2024 ?
Latin America—Perspectives for 2024
The year 2024 will be notable for several presidential elections that will be determinant for the future of South America. The new president of Argentina, Javier Milei, has already signalled a break with history. Regional matters and relations with the rest of the world will be affected by the votes cast.
En Amérique latine, l’année 2024 peut constituer un tournant pour le continent. Sur le plan politique, six élections présidentielles vont se tenir : Mexique, El Salvador, Panama, République dominicaine, Uruguay et Venezuela. Si la diversité des situations nationales est de règle en Amérique latine, un thème prévaut désormais : la sécurité.
Sur le plan économique, les projections des organismes internationaux (1) font apparaître une croissance ralentie aux alentours de 1,9 % (après 2,2 % en 2023) : la baisse des cours des matières premières, la hausse des taux d’intérêt, le coût des monnaies nationales, expliquent cette tendance. Pourtant, les locomotives économiques, comme le Mexique ou le Brésil, résistent bien. Mexico est devenu le premier partenaire commercial des États-Unis tandis que Brasilia a renforcé le volume de ses exportations agricoles tout en maîtrisant l’inflation.
Enfin, sur le plan international, l’Amérique latine est sortie d’une réserve qu’elle avait adoptée dans le cadre du conflit ukrainien depuis 2022. Volonté de s’affirmer dans un environnement sous tension, rappel des positions qui s’inspirent de réalités nationales, toujours est-il que la posture de l’Amérique latine est désormais marquée par l’existence de deux lignes : l’une est portée par le président brésilien, Inacio Lula da Silva (2), très actif au sein des BRICS + et sensible aux positions d’un « Sud global » critique à l’égard des institutions régissant l’ordre international contemporain. L’autre est désormais incarnée par le président argentin, Javier Milei (3), clairement pro-occidental. La présence du président ukrainien Volodymyr Zelinsky, à son investiture le 10 décembre 2023, et son soutien plein et entier à Israël, dans la guerre contre le Hamas à Gaza, illustrent une posture qui détonne sur le continent.
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