Les territoires de la Micronésie ont des liens spécifiques avec les États-Unis qui y ont de nombreuses implantations militaires dont la base de Guam. Ces relations sont cependant tendues par des raisons endogènes liées au Congrès américain et exogènes dues à la compétition stratégique entre Washington et Pékin.
Les États-Unis en Micronésie : un renforcement militaire mais une perte d’influence
The United States in Micronesia: Stronger Military Presence but Loss of Influence
The territories of Micronesia have particular ties with the United States, which has numerous military bases there, including that on Guam. Nevertheless, these relationships are strained because of internal, US Congress-related issues, and external ones arising from the strategic competition between Washington and Beijing.
Les États-Unis disposent de vastes programmes de sécurité dans les pays et territoires micronésiens du Pacifique Nord. Toutefois, en dépit d’un renforcement significatif des installations militaires, leur influence s’affaiblit au fil du temps, en raison du dysfonctionnement actuel du Congrès américain, de l’absence de prise en compte des priorités des îles et de l’engagement diplomatique d’un certain nombre d’autres puissances régionales.
Le territoire américain de Guam – connu sous le nom de Guåhan par le peuple autochtone CHamoru – est administré par les États-Unis depuis la guerre hispano-américaine de la fin du XIXe siècle. Le Commonwealth des îles Mariannes du Nord (CNMI) est un territoire non incorporé et un Commonwealth des États-Unis. Le gouvernement américain a également conclu trois accords de libre association avec la République des Îles Marshall (RMI), les États fédérés de Micronésie (FSM) et la République des Palaos. En 2023, l’Administration Biden a renégocié les dispositions économiques de ces pactes, qui accordent des droits de migration et un financement fédéral aux États librement associés, mais qui confèrent également au Gouvernement américain des pouvoirs sans précédent en matière de défense, de sécurité et de politique étrangère. Joseph Yun, négociateur en chef de Washington pour les accords révisés, a souligné l’importance stratégique de Guam et des nations micronésiennes pour les États-Unis : « La chose la plus importante que nous obtenons d’eux est, bien sûr, l’accès à leur terre, à leur air et à leur eau. C’est d’une importance cruciale (1). »
Tout en se félicitant de l’important soutien américain, les dirigeants micronésiens craignent que la concurrence stratégique avec la République populaire de Chine ne détermine les priorités de Washington, détournant des ressources indispensables vers le secteur militaire au détriment des infrastructures sociales, de la gestion des océans et de l’action en faveur du climat.
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