La Marine nationale est une marine de combat, apte à être engagée au cœur des crises. La Loi de programmation militaire 2024-2030 conforte qualitativement l’outil naval en conservant sa cohérence opérationnelle. Il faudra toutefois revoir à la hausse le format après 2030. Cela exige une BITD performante et innovante, bien ancrée dans ses territoires comme en Bretagne.
La profondeur stratégique d’une marine de combat, c’est l’industrie navale
The Strategic Depth of a Combat Navy: The Maritime Industry
The French Navy (Marine nationale) is a combat navy designed to be committed to crisis zones. The 2024-2030 Military Programming Law reinforces the quality of the Navy whilst maintaining its operational coherence. The format will nevertheless need to be increased from 2030: that requires a well established, high-performance and innovative DITB such as exists today in Brittany.
Il y a quatre ans, l’amiral Pierre Vandier, alors Chef d’état-major de la Marine, annonçait aux nouveaux élèves-officiers de l’École navale qu’en rejoignant ces bancs, ils avaient fait le choix de s’engager dans « une Marine qui allait probablement connaître le feu à la mer ». Aujourd’hui, force est de constater que nous y sommes. Début 2024, lors de son déploiement en mer Rouge, la frégate Alsace a fait feu avec la plupart de ses systèmes d’armes afin de protéger la libre navigation menacée par des drones houthis entre Suez et le golfe d’Aden.
Cet épisode illustre le tournant que nous vivons actuellement, lequel n’est pas moins important que celui qui fit tomber le mur de Berlin en 1989. En effet, la guerre en Ukraine, la montée des tensions en mer Rouge ou encore la remise en cause croissante du droit international de la mer issue de la Convention de Montego Bay (1982) en sont les inquiétants symptômes. Dès lors, notre Marine doit s’adapter à un environnement international et un contexte géostratégique bouleversés, afin de demeurer capable de préserver les intérêts de la Nation que nous savons désormais menacés plus qu’ils ne le furent durant la période des « dividendes de la paix ». En tout état de cause, cette adaptation essentielle, notre Marine ne pourra la réussir sans le soutien non moins adaptatif de notre industrie navale.
Alors que se profile le salon Euronaval, il apparaît utile de revenir sur les déterminants de cette nécessaire transformation qu’a su prendre en compte la Loi de programmation militaire 2024-2030 et du chemin restant à parcourir afin d’opérer les changements indispensables pour que notre Marine conserve son rang et sa supériorité opérationnelle.
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