L’Agence de l’innovation de Défense (AID) est un catalyseur essentiel de l’innovation au profit du ministère des Armées et des forces. Dans des champs en évolution permanente, l’AID valorise l’écosystème de défense et permet d’adapter l’outil de défense aux défis de demain. Cela exige agilité, flexibilité et audace, tout en s’inscrivant dans des processus pérennes.
L’AID, catalyseur de l’innovation au ministère des Armées - Entretien avec son directeur
Interview with the Director of the Defence Innovation Agency—The Catalyst for Innovation within the Armed Forces Ministry
The Defence Innovation Agency (Agence de l’innovation de Défense—AID) is an essential catalyst for innovation, serving the Ministry of the Armed Forces and the forces themselves. In those fields which are permanently evolving the AID enhances the defence ecosystem, enabling defence to adapt to future challenges. This requires agility and flexibility and a bold approach, whilst maintaining a commitment to sustainable processes.
L’AID traduit à la fois symboliquement et matériellement l’engagement du Minarm dans une démarche d’innovation. L’IGA Patrick Aufort, directeur de l’agence, nous explique ce qu’a apporté l’agence et partage avec nous ses réflexions et ses perspectives sur la conduite de l’innovation et ce qu’elle devient aujourd’hui.
Monsieur le directeur, après six ans d’existence, quel bilan faites-vous de l’AID dont vous avez pris la direction en septembre 2022 (1) ?
En six ans, l’agence a gagné en maturité et se place déjà dans une deuxième étape. Ma première observation, c’est qu’elle s’est bien implantée dans le paysage. Ce n’était pas forcément un processus naturel et en 2022, la question de l’avenir et du statut de l’agence a été posée quand Emmanuel Chiva, son premier directeur, est devenu Délégué général pour l’armement (DGA) et a lancé son plan de transformation de la DGA. Fallait-il intégrer l’agence dans une direction de la DGA ou devait-on lui laisser sa structure initiale de Service à compétence nationale, rattaché directement au délégué ? Le choix a été fait de garder le statut de l’agence pour une première et très bonne raison : l’agence est devenue un acteur identifié par l’écosystème notamment celui hors défense, celui des start-up, des PME et des ETI qui ne se posent plus la question de savoir comment on travaille avec le ministère.
Elle facilite l’accès à l’écosystème de défense, l’intégration des boucles plus courtes face au plus long terme des programmes d’armement classiques et, surtout, la reconnaissance de la dualité des innovations et donc celle des acteurs qui n’étaient pas forcément destinés à développer des produits pour la défense. Il a donc été décidé que l’agence garde son statut et son positionnement qui la mettent à la fois hors et dans la DGA. Cette spécificité fait tout son intérêt : en effet, c’est une structure agile qui fonctionne avec 130 personnes, mais celles-ci ont accès aux ressources et à l’expertise de la DGA et des opérationnels, et notamment de leurs centres d’essais et d’expérimentations.
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