Les Forces armées canadiennes (FAC) sont engagées dans une phase d’augmentation du budget pour passer de 1,76 % du PIB à 2 % d’ici 2032. L’accroissement des menaces avec des compétiteurs stratégiques s’est traduit par une mise à jour de la politique de défense intitulée Notre Nord, fort et libre (NNLF), avec de nouvelles ambitions en Arctique et en Indo-Pacifique.
Forces armées canadiennes : tensions internationales croissantes et mise à jour de la politique de défense du Canada
Canadian Armed Forces: Growing International Tension and Updating Canadian Defence Policy
The budget for the Canadian Armed Forces (CAF) is set to rise from 1.76 per cent of GDP to 2 per cent by 2032. The growing number of threats from strategic competitors has led to an update to defence policy, called Our North, Strong and Free, which encompasses a new vision for the Arctic and the Indo-Pacific region.
Le 8 avril 2024, le gouvernement de Justin Trudeau publiait la mise à jour de sa politique de défense intitulée Notre Nord, fort et libre : une vision renouvelée de la défense du Canada (NNLF) (1). Alors qu’on y prévoit de faire grimper les dépenses en matière de défense à 1,76 % de son Produit intérieur brut (PIB) d’ici 2029-2030, le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, est sorti publiquement quelques mois après pour « annonc[er] que le Canada prévoit d’investir 2 % de son [PIB] dans la défense d’ici à 2032 » (2). Cette augmentation est motivée par les engagements otaniens, mais découle aussi d’un constat convergent entre le ministre de la Défense et le Premier ministre selon lequel « les décennies à venir seront plus compétitives et plus difficiles que les précédentes, et notre pays doit s’y préparer » (3). Le rôle des Forces armées canadiennes (FAC) s’accentue ainsi pendant que « le contexte de la sécurité mondiale est de plus en plus instable et imprévisible […] [découlant en partie de] la concurrence stratégique entre les États [qui] ouvre la voie à des conflits entre grandes puissances » (4).
Dans sa politique de défense de 2017, Protection, Sécurité, Engagement (PSE), le Gouvernement canadien n’adoptait pas de stratégie qui orientait ses Forces armées pour les années à venir, préférant guider leur utilisation sans s’adapter aux menaces présentes dans le monde et autour de lui (5). Or, NNLF offre une compréhension des ajustements stratégiques requis face à l’évolution des dynamiques géopolitiques et des avancées technologiques (6). En consultant la mise à jour, on cerne diverses menaces ciblées par la défense canadienne qui justifient le renforcement des FAC. Cet article vise à exposer l’impact du contexte de la montée des tensions internationales sur le renforcement des Forces armées canadiennes.
Aperçu des Forces armées canadiennes
Les FAC sont composées de l’Armée canadienne, de la Marine royale canadienne (MRC), de l’Aviation royale canadienne, des Forces spéciales et de la Réserve. Elles utilisent 24 bases militaires, à travers le territoire national, en plus d’avoir une unité permanente qui participe au Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et une autre installée en Allemagne pour soutenir la défense en Europe (7). En 2024, environ 70 000 membres réguliers, en plus de 30 000 réservistes, servent chez les FAC pour accomplir les diverses missions de la Défense nationale du Canada (8).
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