Si la coopération franco-canadienne fonctionne bien dans le champ militaire, dans le domaine des industries de défense, les échanges restent faibles en raison du poids de la relation avec les États-Unis concernant la quasi-totalité des équipements militaires canadiens d’origine américaine. Cependant, de nouveaux projets pourraient permettre un partenariat franco-canadien notamment pour le programme de douze sous-marins.
France-Canada : vers une nouvelle ère de coopération industrielle en matière de défense ?
France-Canada: a new Era of Industrial Cooperation in Defence Matters?
Whilst Franco-Canadian cooperation is working well in military matters, there is little business in the field of defence industry because of the weight of the relationship with the United States, which covers almost all American-sourced Canadian military equipment. New projects could nevertheless lead to a Franco-Canadian partnership, in particular on the project for twelve submarines.
Note préliminaire : Les opinions exprimées ou implicites dans le présent article sont celles des auteurs et ne représentent pas les points de vue des entités auxquelles ils appartiennent.
Le 26 septembre 2024, la France et le Canada ont signé une déclaration commune prévoyant un partenariat renforcé en matière de défense et de sécurité. Si la coopération de défense franco-canadienne poursuit ces dernières années une dynamique positive au niveau politico-militaire, elle demeure pourtant assez peu développée sur le plan industriel. En effet, à l’exception de quelques contrats emblématiques, les acquisitions d’équipement français par les forces armées canadiennes et vice versa restent limitées. Cette situation s’explique notamment par les liens militaires étroits qu’entretient le Canada avec les États-Unis, qui se traduisent par une priorité donnée à l’acquisition d’équipements américains. Si cette proximité avec l’industrie de défense voisine représente un frein aux coopérations industrielles de défense, il existe pour autant des opportunités de coopération avec les industriels de défense français. En effet, l’important processus de modernisation que connaissent actuellement les forces armées canadiennes pourrait donner lieu à des rapprochements dans les prochaines années, notamment dans les domaines des sous-marins et des brise-glace.
État de la coopération industrielle de défense entre la France et le Canada
Bien que relativement limitée comparée à d’autres partenaires, la coopération de défense franco-canadienne poursuit une dynamique positive aux niveaux stratégiques et opérationnels. Sur le plan opérationnel, cette dernière se matérialise avant tout par des échanges de personnels, la participation à des exercices inter-armées (notamment dans le cadre de l’Otan), ainsi que des déploiements dans le cadre d’opérations conjointes. Au niveau stratégique, la relation bilatérale a été renforcée et institutionnalisée ces dernières années, notamment par l’instauration en 2015 d’un Conseil franco-canadien de coopération en matière de défense (1), qui réunit régulièrement les ministres de la Défense des deux pays, ainsi que la tenue régulière d’un Comité aux affaires stratégiques. En 2023, l’Agence de l’innovation de défense (AID) française et la Direction recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) ont par ailleurs signé un arrangement spécifique (2) dans le domaine de l’innovation de défense. Plus récemment, le 26 septembre 2024, la France et le Canada ont signé une « Déclaration relative à un partenariat renforcé en matière de défense et de sécurité » (3) qui prévoit notamment une coopération renforcée autour de la modernisation des forces armées.
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