La prise d'otages de Jolo a mis en relief des paramètres complexes qui reposent à la fois sur le nationalisme d'une rébellion musulmane latente depuis plusieurs décennies, les revendications contradictoires d'acteurs divers et les dérives inquiétantes vers le grand banditisme de certains groupuscules insaisissables. Cette crise atypique devrait préoccuper les spécialistes des questions géopolitiques et militaires pour les raisons habituelles que constituent les intérêts et les ambitions des acteurs internationaux, grande puissance ou puissance régionale, mais aussi parce qu'une nouvelle forme de guerre psychologique, imposée par des organisations nébuleuses, a fait son apparition. Cela devrait avoir au moins deux conséquences : un effort de renseignement sur ces groupes preneurs d'otages, ainsi qu'un effort de formation de spécialistes de ce type de négociations particulièrement délicates.