L’évolution de l’institution militaire
Le maintien indispensable du lien entre la nation et son armée passe par la nécessité pour l’institution militaire d’évoluer en phase avec la société. Il convient donc, sans trop tarder, de privilégier la concertation et de garantir, dans le strict respect des vertus essentielles de nos armées, une authentique liberté d’expression. On ne commandera plus, au XXIe siècle, une armée « projetable », entièrement professionnalisée et d’une très haute technicité de la même manière qu’on dirigeait au XIXe et au XXe siècles, des masses de conscrits destinées à arrêter les invasions à nos frontières.
À l’issue d’une longue mission d’information parlementaire qui nous a conduit au plus près des unités des forces armées, nous avons tenté, pour améliorer la concertation et l’expression dans l’armée, de présenter un certain nombre de propositions dont la plupart nous paraissent applicables et acceptables par l’institution en l’état actuel et qui pourraient faire l’objet d’un consensus.
L’évolution de la société et la profonde mutation que connaissent les armées imposent à l’évidence une modification des relations entre la hiérarchie et le personnel. En l’absence d’un droit syndical, irréalisable et nulle part revendiqué, les militaires doivent pourtant se sentir représentés auprès des institutions, voire défendus, envers des instructions qui peuvent leur sembler injustes et arbitraires. L’armée se doit de développer des efforts pour améliorer la concertation intérieure en privilégiant trois axes : la revalorisation du rôle de président de catégorie, la modernisation des conseils de la fonction militaire et la nécessité de rendre son crédit au rapport sur le moral.
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