Le sénateur Xavier de Villepin a rappelé en quoi consiste le système de défense antimissiles du territoire des États-Unis (NMD), avant d'évoquer les réactions internationales de la Russie, de la Chine et des Alliés, ainsi que les risques de relance de la course aux armements que la réalisation de ce projet est susceptible de provoquer. Une révision des concepts de défense, une relance de la réflexion doctrinale, en France en particulier, s'imposent.
Le chargé d'affaires américain, M. Douglas L. McElhaney, a insisté sur l'aspect limité de la NMD, face à la menace réelle constituée par la Corée du Nord d'abord (2005), puis l'Iran, l'Irak, voire la Libye, et s'est efforcé de démontrer que ce système ne remettrait pas en cause le traité ABM dans ses principes, ni les équilibres stratégiques avec la Russie ou la Chine, et qu'il contribuerait à la protection de l'Europe.
M. Nicolaï Afanassievsky, ambassadeur de Russie, a souligné l'importance du traité ABM dans l'équilibre stratégique global. Or ce traité n'autorise pas la constitution de la NMD. Le développement d'un tel système, qui conduirait à la remise en cause du traité, ferait courir des risques énormes au monde, ne serait-ce que par la reprise de la course aux armements. C'est pourquoi la Russie propose de procéder, en commun, à l'évaluation des menaces et à l'élaboration de systèmes de défense antimissiles non stratégiques.
Les questions ont permis aux orateurs d'approfondir leurs réflexions, avant que le général Quesnot, en conclusion, ne soulignât le caractère globalement déstabilisant de la démarche américaine.