Quelle politique de défense pour la France à l'aube du XXIe siècle ?
Pierre Pascallon, président du club Participation et Progrès, poursuit tenacement son travail de réflexion sur les problèmes de défense. Il le fait au travers des colloques qu’il organise et dont il publie les actes. Après l’Alliance atlantique (voir Défense Nationale, octobre 2000), c’est l’avenir de notre politique militaire qu’il examine ici. L’ouvrage réunit les contributions de quarante auteurs. Dans cette riche collection, nous relèverons le panorama stratégique dressé par l’amiral Mallard et Dominique David, la présentation précise que fait André Dumoulin des deux grands arsenaux nucléaires, le vigoureux plaidoyer de l’amiral Bridelance en faveur du deuxième porte-avions. Les projets de défense antimissiles intéressent huit intervenants, profusion significative.
M. Pascallon propose sa synthèse du colloque, en deux parties. Dans la première, qui expose le contexte, il croit pouvoir déceler, après la nette diminution des dépenses militaires qui a suivi l’effondrement de l’URSS, une certaine relance, conséquence (ou cause ?) d’une nouvelle tension internationale. Dans la seconde partie, consacrée à l’avenir de notre politique de défense, il constate que l’accord des experts se fait sur quelques points majeurs : maintien obligatoire de notre modeste effort budgétaire, accent sur les actions d’intervention sous condition de « zéro mort », pérennisation de la dissuasion nucléaire en dépit de son apparente obsolescence, nécessité d’une défense antimissiles, mais limitée à la protection des troupes d’intervention extérieure. Souhaits raisonnables, on en conviendra. Dans une postface pimpante, Michel Jobert ne clôt pas le débat, bien au contraire : il y aborde les rapports de la France, de l’Europe, et des États-Unis. Pierre Pascallon a encore du pain sur sa planche. ♦