Dans le domaine international, les causes classiques de désordre sont bien connues. Elles se sont aggravées. Certains États font preuve d'un nationalisme exacerbé. D'autres, ou les mêmes, n'hésitent pas à recourir à la plus grande violence pour faire triompher ce qu'ils jugent être leur bon droit. De nouveaux acteurs récemment apparus sur la scène mondiale n'ont pas toujours le sens des responsabilités que donne l'expérience. Outre les États, s'y manifestent désormais un foisonnement d'organisations (institutions mondiales ou régionales, ONG, multinationales). Les rééquilibrages démographiques prennent une importance grandissante. Des idéologies restent menaçantes pour l'ordre traditionnel. Les progrès techniques permettent d'accroître des propagandes partiales à une échelle jamais égalée.
Des désordres nouveaux apparaissent. Institutions et gouvernements se montrent trop souvent usés ou impuissants. Tout un univers mafieux s'installe sous différentes formes. Des puissances émergentes contestent l'ordre mis en place par les Occidentaux. L'esprit de compétition, manifesté notamment par la dérégulation, perturbe l'activité économique. On se met à préférer venir à bout des crises au coup par coup plutôt que d'établir un ordre qui les prévienne. Une certaine dose de désordre n'en est pas moins nécessaire pour permettre des changements non pas seulement par degrés mais par nature. Mais quelle dose ? L'apprécier est tout l'art de la politique.