Nombreux sont ceux qui souhaitent que l'Union européenne puisse relever les défis que lui pose cette ambition retrouvée d'exercer sur la scène internationale les responsabilités qui incombent à un acteur régional en plein exercice. Ils attendent une impulsion politique forte et décisive se traduisant par des mesures concrètes, qui ne saurait produire tous ses effets si elle n'était précédée d'un nouvel approfondissement de l'intégration politique de l'Union. L'auteur examine dans cet article l'étendue réelle des pouvoirs qui sont actuellement conférés aux institutions et organes appelés à intervenir formellement dans le cadre des architectures qui gouvernent la mise en œuvre opérationnelle de la Pesc et de la PESD. Il propose une mise en perspective des évolutions attendues ainsi que des initiatives et orientations qui pourraient émerger du processus de réforme institutionnelle qui sera engagé à l'issue du Conseil européen de Laeken, les 14 et 15 décembre 2001.
Renforcer la Pesc et la PESD en modernisant les institutions de l'Union européenne (1re partie : « Les institutions européennes au service de la Pesc et de la PESD : état des lieux »)
Le drame effroyable qui a frappé de plein fouet, le 11 septembre dernier, aux États-Unis, des points particulièrement névralgiques ayant une valeur symbolique pour le monde entier, suffit à lui seul à donner tout son sens à un véritable projet politique européen.
Réduire la vulnérabilité de nos sociétés sur un plan global constitue désormais un objectif universel que l’Union européenne (UE), partage avec ses amis, alliés ou partenaires internationaux. La détermination des partenaires transatlantiques de lutter ensemble contre le fléau du terrorisme, autant que les différents agendas internationaux consacrés à des enjeux civilisationnels et planétaires (racisme, environnement, commerce international, développement, travail, éducation, santé, droits de l’homme, torture, peine de mort…) qui se succèdent depuis quelques mois dans le cadre de l’Onu ou d’autres organisations internationales ou multilatérales (OMC, OIT, OMS…), témoignent d’une urgence à traiter ces dossiers avec force, conviction et responsabilité.
L’indivisibilité de la sécurité doit conduire l’UE à s’instituer en véritable « régime international ». Pour ce faire, elle doit s’employer à élargir son ambition et à étendre son action bien au-delà de ce dont elle peut se prévaloir aujourd’hui, en mettant en œuvre de véritables politiques « actives » dans les domaines de la politique étrangère, de la sécurité et de la défense, sauf à courir le risque majeur d’être de facto « hors course » dans la dynamique de recomposition des ressorts et des déterminants d’une sécurité internationale qui répondrait demain mieux qu’aujourd’hui aux attentes des États, des Nations et des peuples.
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