Cet article a été rédigé avant le 11 septembre. Cependant, les attentats anti-américains et la riposte des États-Unis illustrent a posteriori la pertinence de l'analyse qu'il développe. S'il est un sujet occulté depuis ces événements tragiques, c'est bien celui de l'Europe de la défense. Celle-ci s'est évaporée. On ne parle plus que de contributions nationales : la solidarité sans faille des Britanniques... à l'égard des Américains, les deux navires proposés par la France, et une Allemagne aimablement priée de se préparer à projeter 3 900 hommes. La guerre qui se déroule en Afghanistan depuis le 7 octobre met cruellement en lumière les insuffisances militaires de l'Europe, que l'application de l'article 5 du traité de Washington affole. Lorsque les canons se seront tus et que tout danger sera écarté, les dirigeants politiques s'enhardiront à nouveau et l'emphase verbale reprendra toute sa place. Ne serait-il pas plus sage que l'Europe renonce à s'appuyer sur un « 2e pilier » ? Mais revenons d'abord à Nice...