Au moment où paraîtra cet article, la Nouvelle-Zélande ne possédera plus d'avions de combat. Si les pays de l'Union européenne n'en sont pas encore là, on peut néanmoins se demander si les décisions prises ne se situent pas dans la même logique : l'absence d'une puissance aérienne européenne digne de ce nom. En effet, comme l'ont déjà démontré des articles précédemment parus dans la revue, les missions assignées à la future défense européenne n'accordent, de fait, qu'un rôle secondaire, aux forces aériennes de combat, terrestres ou embarquées. Ces choix politiques sont d'ailleurs cohérents avec les arbitrages budgétaires rendus dans les différents pays de l'UE, le déclin général des budgets de défense excluant l'espoir de voir un jour l'UE disposer des moyens nécessaires à une puissance aérienne autonome. Ce faisant, et quoi qu'on puisse penser de l'utilisation de cette puissance par les armées américaines, l'Union européenne, comme l'a montré « l'après 11 septembre », s'est ainsi condamnée, bon gré mal gré et pour longtemps, à une non-existence militaire sur la scène mondiale.