Pour de nombreux commentateurs les attentats du 11 septembre marquent véritablement la fin de la guerre froide. Il est vrai que Vladimir Poutine s'est très rapidement rangé du côté de la coalition globale contre le terrorisme, mise sur pied par Washington marquant ainsi sa volonté que la Russie intègre d'une façon ou d'une autre, la grande famille euro-atlantique. Il s'agit là, sans nul doute, d'un événement géopolitique de portée majeure qui repose une nouvelle fois la question du destin de la Russie. La situation actuelle pose aussi crûment, au-delà du problème tchétchène, la question des rapports avec l'islam, religion plus ancienne en terre russe que le christianisme et qui regroupe autour de 9 à 12 % de la population du pays. Voilà donc le problème russe une nouvelle fois posé, dans une vaste perspective et dans la longue durée. Dans cette optique, 1917 et 1991 apparaissent plus comme des crêtes que des murailles séparant différentes périodes historiques de manière étanche. La Russie d'aujourd'hui, qui cherche à regrouper ses forces, instaurer le règne de la loi, améliorer ses relations avec son étranger proche, celui de la CEI, présente un exemple intéressant de pays où retour au passé et quête de l'avenir sont intimement liés, où religion et politique font bon ménage.