Dans son message pour la Journée mondiale de la paix (1er janvier 2002) intitulé « Il n'y a pas de paix sans justice, il n'y a pas de justice sans pardon », le pape Jean-Paul II évoque, dès la première phrase, « les événements dramatiques du 11 septembre » et le terrorisme. Il nous a paru opportun de publier des extraits de ce texte, où le souverain pontife condamne fortement le terrorisme « véritable crime contre l'humanité », contre lequel on a le droit de se défendre, en respectant des règles. On ne tue pas au nom de Dieu. Lire la suite

  p. 5-8

La polarisation dramatique entre le monde islamique et les États-Unis au lendemain de l'attaque du 11 septembre constitue désormais un axe de la scène internationale. La thèse des États-Unis qui réduit l'attaque au seul phénomène du terrorisme et qui fait croire que l'Amérique est visée pour sa liberté, sa démocratie et sa civilisation n'est pas satisfaisante. Les rapports des États-Unis avec le monde islamique sont minés par une crise interne de la classe politique américaine centrée sur la question palestinienne et qui la met en contradiction avec sa propre culture et avec le consensus mondial.

  p. 9-18

Après avoir condamné les attentats du 11 septembre, l'auteur constate l'échec du concept de sécurité résultant de la guerre froide et qui repose sur la course aux armements. C'est donc un nouveau concept de sécurité qu'il faut mettre en place. La pauvreté étant le terreau du terrorisme, il faut bien commencer par lutter contre les déséquilibres que génère la mondialisation et réduire les inégalités : seule une mondialisation basée sur l'équité, la raison et la solidarité est durable. Il convient également d'instaurer le dialogue des cultures, ce qui suppose de bannir l'arrogance du monde civilisé. La communauté internationale a besoin de démocratie ; où grands et petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres sont égaux en droit ; où l'on entend les aspirations, les plaintes et les cris du monde en développement. Alors peut-être pourrons-nous bâtir un monde stable, pacifique, démocratique et prospère pour le bonheur de l'humanité.

  p. 19-23

Les attentats du 11 septembre sur le territoire même des États-Unis appellent deux questions : pourquoi et que faire ? La présente synthèse ne prétend évidemment pas répondre à ces deux vastes interrogations. Elle a pour simple ambition de rassembler, de manière synthétique, certains éléments d'analyse, susceptibles de clarifier la réflexion globale autour des interrogations majeures provoquées par les attentats du 11 septembre.

  p. 24-40

Les attentats hyper-médiatisés du 11 septembre incitent à certaines réflexions sur les protagonistes, sur les principales causes de ce drame et sur ses effets les plus notables. Après avoir constitué une alliance regroupant les États les plus riches de la planète et divers pays arabes et musulmans, les États-Unis, avec l'accord des Nations unies, ont déclaré la guerre au terrorisme. Celle-ci est menée, non pas contre un État, mais contre des réseaux diffus et mal connus disséminés de par le monde, et surtout contre leur chef, Oussama Ben Laden, supposé être en Afghanistan, où sont menées des opérations militaires contre les taliban qui ont refusé de le livrer. Un islamisme pur et dur, le non règlement du conflit opposant depuis des années les Israéliens au monde arabe, la poursuite des bombardements anglo-américains en Irak, ainsi que bien d'autres ressentiments à l'encontre de l'État le plus puissant du monde, sont autant de raisons qui paraissent avoir motivé cette agression sans précédent. Les effets de ces attentats sont des plus variés. Sont notamment à mentionner l'extraordinaire réaction du peuple américain derrière son président, et le sentiment général que cet événement ouvre une ère nouvelle, qui se caractérise par une peur de nouveaux attentats et par le retour de difficultés économiques. Dans ce climat, il reste à espérer que nos responsables politiques prendront sans retard et avec détermination toutes les mesures nécessaires pour renforcer l'Union européenne.

  p. 41-51

L'Ordonnance de 1959, devenue obsolète, n'a pas retenu le concept de défense intérieure dont la nécessité apparaît chaque jour davantage. Avec la suspension du service national, les armées professionnalisées ont été orientées en priorité vers la projection extérieure, au détriment de la protection du territoire et des citoyens. Celle-ci est mise en cause chaque jour non seulement par une délinquance de plus en plus nombreuse et violente, mais aussi par un nombre croissant de groupes ethniques ou religieux « résolus à rester étrangers à notre type d'humanité individuelle et sociale... » qui défient ouvertement le pouvoir démocratique. La cohésion nationale, la sécurité du territoire, des biens et des personnes sont aujourd'hui mises en péril par ce qui est devenu une menace. Les moyens de la défense civile sont largement insuffisants ; ceux de la défense militaire également, le nouveau système des réserves n'étant opérationnel qu'en 2008 et la chaîne de mobilisation ayant été en grande partie dissoute. Il faut donc mettre en place une nouvelle organisation de défense intérieure prévoyant, en particulier, une « garde nationale » faisant appel à une nouvelle forme de conscription et subordonnée au Premier ministre. Il y a extrême urgence.

  p. 52-62

La gestion des tensions et rapports de forces dans le monde multipolarisé qui émerge par à-coups de la guerre froide reste hésitante, tant la notion d'action militaire s'est déplacée du champ bien cultivé de la guerre des peuples, des frontières et des richesses à défendre vers la friche de la sécurité coopérative ou coercitive. L'attaque terroriste du 11 septembre a montré l'ampleur du décalage. Les modes stratégiques d'hier (menaces, affrontements, surclassement, occupations, appropriations...) vont devoir céder la place à des combinaisons nouvelles (influences, médiations, tutelles, intimidations, punitions...) qui restent à valider.

  p. 63-72

Les armées ont réussi leur professionnalisation. Vu de l'intérieur, ce constat satisfaisant masque une crise profonde, révélée récemment à l'opinion publique par les manifestations des gendarmes. La Gendarmerie n'a que très peu de missions d'ordre militaire (moins de 3 % de ses activités), mais ses difficultés s'apparentent souvent étroitement à celles des trois armées. L'évolution de la société française constitue une première cause de la crise, qui met en jeu l'adaptation du modèle militaire traditionnel et de son fondement : la disponibilité. La mesure imparfaite de l'état réel des armées nourrit également la crise. Les faits sont difficiles à dégager, des orientations et des directives exactes difficiles à ordonner. La crise est aussi psychologique. Les armées sont à la recherche d'un soutien plus manifeste des pouvoirs publics et de l'opinion. Les graves difficultés que traverse actuellement l'État en France trouvent une grande résonance dans les armées. La crise des armées est profonde, mais ses caractéristiques principales, qui sont morales et psychologiques, laissent espérer un redressement durable.

  p. 73-84

Qu'il s'agisse de l'Union politique ou de l'Union économique et monétaire, la coopération entre l'UE et les États doit obtenir des résultats. C'est pourquoi la prochaine étape d'approfondissement de l'intégration européenne devra créer les conditions d'une meilleure efficacité globale des processus mis en jeu dans les domaines de la politique étrangère, de la sécurité et de la défense. Elle devra également débattre du choix des institutions qui seront investies d'un pouvoir d'initiative, de décision ou de contrôle à l'égard des politiques de souveraineté et d'influence que l'Union veut mettre en oeuvre, et réexaminer les règles et les paramètres du jeu « inter institutionnel » qui s'y rapporte. Lire la suite

  p. 85-101

Au XXIe siècle, la société devra relever de nouveaux défis : prolifération d'armes de destruction massive, terrorisme international, blanchiment d'argent et du narcotrafic. De même, le stress écologique auquel nous devrons faire face atteindra une nouvelle dimension. Selon les prévisions des Nations unies, d'ici à 2025, la demande d'eau continuera à croître rapidement à l'échelle mondiale. L'eau devient un moyen de contrôle politique et économique ainsi qu'un outil privilégié de consolidation du pouvoir. Il existe de par le monde plus de 200 systèmes de gestion hydraulique transfrontaliers et internationaux ou les riverains entendent nationaliser les profits qu'ils en tirent tout en internationalisant les charges. Appliqué selon les principes d'une procédure de médiation institutionnalisée, le concept dit de « gestion hydraulique transfrontalière » apporte une réponse ciblée et consensuelle par une « instance de coopération hydraulique ». À l'avenir, ce n'est que par le biais de concepts communs que les nations européennes pourront récolter les fruits politiques et économiques de la coopération.

  p. 102-109

Pour de nombreux commentateurs les attentats du 11 septembre marquent véritablement la fin de la guerre froide. Il est vrai que Vladimir Poutine s'est très rapidement rangé du côté de la coalition globale contre le terrorisme, mise sur pied par Washington marquant ainsi sa volonté que la Russie intègre d'une façon ou d'une autre, la grande famille euro-atlantique. Il s'agit là, sans nul doute, d'un événement géopolitique de portée majeure qui repose une nouvelle fois la question du destin de la Russie. La situation actuelle pose aussi crûment, au-delà du problème tchétchène, la question des rapports avec l'islam, religion plus ancienne en terre russe que le christianisme et qui regroupe autour de 9 à 12 % de la population du pays. Voilà donc le problème russe une nouvelle fois posé, dans une vaste perspective et dans la longue durée. Dans cette optique, 1917 et 1991 apparaissent plus comme des crêtes que des murailles séparant différentes périodes historiques de manière étanche. La Russie d'aujourd'hui, qui cherche à regrouper ses forces, instaurer le règne de la loi, améliorer ses relations avec son étranger proche, celui de la CEI, présente un exemple intéressant de pays où retour au passé et quête de l'avenir sont intimement liés, où religion et politique font bon ménage.

  p. 110-125

Le Japon occupe une place majeure sur l'échiquier géostratégique de la zone Asie-Pacifique marquée par la suprématie américaine. C'est aussi un géant économique qui traverse une phase délicate de mutations après l'onde de choc de la crise asiatique. Malgré cette secousse, le pays du Soleil-Levant dispose encore de nombreux atouts, en particulier ceux inhérents au dynamisme de sa société. Toutefois, l'archipel est rempli de contradictions dans les domaines politique et social, militaire et stratégique. Ce sont ces ambivalences qui caractérisent la « différence nippone ».

  p. 126-142

L'égalité, comme l'écrivait Tocqueville, est la grande passion des sociétés démocratiques, au cœur du système international contemporain, dont la rhétorique et les principes se revendiquent comme démocratiques. Or la réalité internationale est structurellement inégalitaire, la promesse d'égalité exaspérant les frustrations entre grands et petits États, entre Occident et Sud. Ainsi, chez la plupart des États du Tiers-Monde, le droit d'ingérence, qui, pour le moment, ne s'exerce que chez eux, est-il dénoncé comme une forme de néo-colonialisme... D'où des bricolages compliqués pour masquer l'inégalité, mais y a-t-il un instrument susceptible de dépasser cette tension entre égalité et inégalités ? Probablement le développement économique, sans être en aucune manière un remède miracle, peut-il maîtriser ou au moins atténuer les aigreurs de la mondialisation en traçant la perspective d'un futur meilleur − donc moins inégal − pour tous.

  p. 143-150

Chroniques

La difficulté à faire des choix en matière de programmation n’est pas propre au ministère de la défense. C’est en effet la responsabilité de toute administration d’entreprise que de présenter à ses dirigeants les options stratégiques les plus efficientes en fonction de critères sélectionnés et pertinents. Les difficultés de l’exercice sont à la fois d’ordre méthodologique et d’ordre pédagogique. Concernant la méthode, il s’agit d’extraire l’essentiel de l’accessoire et de faire converger des problématiques, souvent concurrentes voire antagonistes, vers les objectifs stratégiques fixés. S’agissant de la pédagogie, il faut rendre l’argumentaire des choix accessible, tant aux instances décisionnelles qu’à l’ensemble des acteurs concernés. Lire la suite

  p. 151-153

La bataille du recrutement, toutes catégories confondues, officiers, sous-officiers et militaires du rang, constitue l’enjeu majeur de la professionnalisation de l’armée de terre. Dans ce domaine, le recrutement des militaires du rang constitue le cœur de l’effort, puisque sur la période 1997-2002, elle aura doublé le nombre de ses soldats professionnels, engagés volontaires de l’armée de terre (EVAT) et volontaires de l’armée de terre (VDAT), passant en cinq ans de 30 000 à 71 000 militaires du rang. Lire les premières lignes

  p. 154-160

L’US Navy est tombée au-dessous du seuil de 300 bâtiments, tel qu’il avait été fixé par l’Administration Clinton. Si le rythme actuel de constructions neuves se poursuit, ce chiffre pourrait même descendre à 260, ce qui est notoirement insuffisant. L’arrivée de l’Administration Bush et les opérations en Afghanistan ont ou vont entraîner une remise à plat de tous les programmes afin de réexaminer les besoins réels des forces armées en général et de l’US Navy en particulier dans le cadre du nouveau contexte international. Lire la suite

  p. 161-162

Allocution du ministre de la Défense à l'issue de la réunion de concertation avec les représentants de la Gendarmerie à Paris, le 8 décembre 2001. Lire la suite

  p. 163-164
  p. 165-172
  p. 173-177

Le Burundi, petit pays d’Afrique centrale de 27 000 kilomètres carrés et peuplé de plus de 6 millions d’habitants, a connu depuis son indépendance en 1962 une gestion politique essentiellement basée sur l’ethnie. L’échiquier politique burundais, excessivement bipolarisé, a toujours été dominé par les Tutsis (15 % de la population) sur les Hutus (85 %). Le major Pierre Buyoya, qui prend le pouvoir en septembre 1987, tente alors de faire évoluer cette situation politique en nommant un Premier ministre hutu. Il fait également adopter par référendum une nouvelle charte de l’unité nationale, puis, en 1992, une nouvelle Constitution ; il instaure le multipartisme et interdit les partis ethniques, régionaux et religieux ; il forme également un gouvernement à majorité hutue. En 1993, des élections démocratiques portent Melchior Ndadaye et une majorité hutue au pouvoir ; mais, l’assassinat de ce dernier en octobre de la même année, les massacres ethniques qui s’ensuivent et le contexte chaotique de la sous-région des grands lacs, ont plongé le Burundi dans une longue phase d’instabilité, qui finit en 1996 par le retour en force de l’ancien président Pierre Buyoya. Lire la suite

  p. 178-179
  p. 180-184
  p. 185-198

Bibliographie

Aymeric Chauprade : Géopolitique : constantes et changements dans l'histoire  ; Ellipses, 2001 ; 911 pages - Marcel Duval

Aymeric Chauprade, docteur en sciences politiques et par ailleurs professeur au Collège interarmées de défense (CID), est bien connu de nos lecteurs puisqu’il a été, avec François Thual, le coauteur du Dictionnaire de géopolitique et qu’il a aussi publié, l’année dernière, une Introduction à l’analyse géopolitique, dans laquelle il nous faisait part de ses réflexions sur les « outils conceptuels » de cette discipline qui connaît depuis peu, une nouvelle jeunesse. Aujourd’hui, dans cet ouvrage magistral, c’est l’ensemble d’une nouvelle méthode de raisonnement qu’il nous propose, pour l’analyse en profondeur de tout l’éventail des relations internationales, tant historiques que contemporaines. Lire la suite

  p. 199-200

Christian Schmidt : La théorie des jeux. Essai d'interprétation  ; Puf, 2001 ; 435 pages - Marcel Duval

Nous avons déjà eu l’occasion d’appeler l’attention des lecteurs de cette revue sur les ouvrages du professeur Christian Schmidt, et ils savent donc qu’il est l’expert français, et reconnu comme tel sur le plan international, dans les domaines de l’économie et de la sociologie des organisations de défense. C’est à ce titre que, en 1991, nous leur avions présenté son livre Penser la guerre. Penser l’économie, dans lequel il avait réuni la somme de ses réflexions de l’époque sur les rapports de l’économie et de la stratégie. Il y avait alors souligné en particulier, que la « théorie des jeux », destinée initialement à l’analyse des comportements économiques, avait inspiré les travaux des analystes américains dans leur élaboration de la stratégie de dissuasion nucléaire… Et il y avait évoqué aussi une « théorie du chaos », qui pourrait résulter des essais de modélisation mathématique de l’espace économique international, et une « théorie des catastrophes », qui pourrait trouver son application dans l’étude du phénomène « crise », spécifique des relations internationales de notre époque. Comme nous l’avions alors noté, c’est une « boîte à outils », mais composée d’outils nouveaux, que Christian Schmidt avait ainsi mis à la disposition, sinon des stratèges, en tout cas des « stratégistes ». Lire la suite

  p. 200-201

Daniel Trastour : La guerre sans armes  ; Éditions des Écrivains, 2001 ; 112 pages - Michel Klen

Le récit de Daniel Trastour sur ses sept années passées à la MMFL (Mission militaire française de liaison) présente un intérêt particulier, car il lève le voile sur un organisme autrefois très protégé par son caractère hautement confidentiel. Un organisme qui a joué un rôle clé dans le domaine du renseignement pendant la guerre froide. La Mission militaire française de liaison près le haut-commandement soviétique en Allemagne a été créée le 4 avril 1947 (accords de Postdam), dans le sillage de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Dans ce contexte, des missions américaines et britanniques furent aussi établies à Postdam en RDA (République démocratique allemande), ainsi que des missions soviétiques stationnées en RFA (Bünde, Francfort, Baden-Baden) et accréditées près les commandements américain, britannique et français. Lire la suite

  p. 201-203

Jean-Paul Cointet : Paris 40-44  ; Perrin, 2001 ; 335 pages - Pierre Morisot

Excellent ouvrage que ce Paris 40-44, tant sous l’angle de l’étude purement historique, au sens le plus scientifique du terme, que sous celui du « reportage ». Et c’est peut-être ce second aspect, le moins noble en principe, qui nous a le plus passionné. Quiconque a vécu cette période dans la capitale retrouve ici des souvenirs profondément imprimés dans sa mémoire : le premier bombardement du 3 mars 1942, inattendu (d’où vient tout ce bruit ?), les « jeunes des écoles réquisitionnés » pour cette fouille infâme dans les décombres du quartier de la Chapelle, l’allocution du Maréchal à l’Hôtel de Ville le 26 avril 1944 « mal entendue car les micros fonctionnaient irrégulièrement » et couverte par la Marseillaise… Lire la suite

  p. 203-204

Patrick de Gmeline : Versailles 1919 - Chronique d'une fausse paix  ; Presses de la Cité, 2001 ; 434 pages - Pierre Morisot

Même pour qui estime connaître l’essentiel de la genèse et de l’élaboration du traité, il y a beaucoup à retenir de cette chronique, jour après jour, voire heure par heure, sont décrites les âpres négociations qui, « ayant Paris pour scène et le monde pour spectateur », se déroulèrent du 18 janvier au 28 juin 1919 avant l’inoubliable cérémonie de la galerie des Glaces. Conscient de ne pas être seul sur ce terrain, l’auteur ne se pose pas en historien classique : ayant fait ses preuves dans le genre depuis un quart de siècle, il peut se permettre de se dispenser d’emblée des habituelles « références justificatives » qu’alourdissent considérablement maints ouvrages semblables. À mi-chemin entre Lavisse et Rouletabille, il ne dédaigne pas l’image d’Épinal et sait envelopper la rigueur d’émotion, par exemple en évoquant les entrées « merveilleuses » (Louis Madelin) de nos troupes dans les villes reconquises d’Alsace-Lorraine ou, lors du défilé de la victoire, un enthousiasme populaire dont on sait qu’il ne fut surpassé depuis, par une juste appréciation de la hiérarchie des valeurs, qu’à l’occasion de la coupe du monde de foot. Lire la suite

  p. 204-206

Frank Bournois et Pierre-Jacquelin Romani : L'intelligence économique et stratégique dans les entreprises françaises  ; (préfacé par Christian Perret) Economica, 2000 ; 278 pages - André Meunier

En s’appuyant sur les travaux du groupe de travail « intelligence économique et stratégique » de l’IHEDN, présidé par le contrôleur général des armées Daniel Hervouët, et en particulier sur la base de données résultant d’une enquête nationale portant sur 5 000 entreprises de plus de deux cents salariés, ce livre constitue : d’une part, pour les béotiens, une excellente introduction au concept même d’intelligence économique, de competitive intelligence, tel qu’il est compris, vécu et mis en œuvre dans les entreprises françaises, et ce, dans la mesure où il leur permet de s’approprier ce que des milliers de professionnels eux-mêmes ont mis plusieurs années à éclaircir (il permet donc de mettre en œuvre les premiers préceptes de l’intelligence économique : « les idées appartiennent à ceux qui les exploitent et on a toujours le droit de piller celles des autres ») ; d’autre part, pour les professionnels, une véritable mine d’informations sur l’existant (les différentes dimensions de la fonction, de son introduction à son organisation dans l’entreprise, en France, en ce début de millénaire). ♦

  p. 206-206

Éric Denécé : Le nouveau contexte des échanges et ses règles cachées  ; (préfacé par Bernard Gérard) L'Harmattan, 2001 ; 254 pages - André Meunier

Voilà un livre essentiel pour aider à la compréhension de notre époque, non de nouveau Moyen Âge mais de renaissance, c’est-à-dire de changement de paradigme. Dans une première partie, l’auteur analyse les bouleversements de la géopolitique mondiale et les transformations du jeu concurrentiel, constate la domination des États-Unis et les pratiques de la guerre économique qui en résulte. La deuxième partie constitue un guide des nouvelles attitudes à adopter dans ce contexte de compétition mondiale, de la réaffirmation de l’approche stratégique à la maîtrise de l’information et à l’utilisation d’une démarche d’intelligence économique. Éric Denécé, docteur en sciences politiques, formateur et lui-même chef d’entreprise, analyse avec rigueur, dissèque avec clairvoyance, et assène des vérités avec force et conviction. On ne saurait trop recommander la lecture de cet excellent livre, qui, s’il n’apprend rien de vraiment nouveau, analyse des données disparates, les rend lisibles et engage chacun de nous à une méditation sur notre temps, ses bouleversements et le sens des actions à engager. ♦

  p. 206-206

Revue Défense Nationale - Janvier 2002 - n° 638

Revue Défense Nationale - Janvier 2002 - n° 638

Dans son message pour la Journée mondiale de la paix (1er janvier 2002) intitulé « Il n'y a pas de paix sans justice, il n'y a pas de justice sans pardon », le pape Jean-Paul II évoque, dès la première phrase, « les événements dramatiques du 11 septembre » et le terrorisme. Il nous a paru opportun de publier des extraits de ce texte, où le souverain pontife condamne fortement le terrorisme « véritable crime contre l'humanité », contre lequel on a le droit de se défendre, en respectant des règles. On ne tue pas au nom de Dieu.

Jean-Paul II

Revue Défense Nationale - Janvier 2002 - n° 638

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