L'égalité, comme l'écrivait Tocqueville, est la grande passion des sociétés démocratiques, au cœur du système international contemporain, dont la rhétorique et les principes se revendiquent comme démocratiques. Or la réalité internationale est structurellement inégalitaire, la promesse d'égalité exaspérant les frustrations entre grands et petits États, entre Occident et Sud. Ainsi, chez la plupart des États du Tiers-Monde, le droit d'ingérence, qui, pour le moment, ne s'exerce que chez eux, est-il dénoncé comme une forme de néo-colonialisme... D'où des bricolages compliqués pour masquer l'inégalité, mais y a-t-il un instrument susceptible de dépasser cette tension entre égalité et inégalités ? Probablement le développement économique, sans être en aucune manière un remède miracle, peut-il maîtriser ou au moins atténuer les aigreurs de la mondialisation en traçant la perspective d'un futur meilleur − donc moins inégal − pour tous.