Allocution du ministre de la Défense à l'issue de la réunion de concertation avec les représentants de la Gendarmerie à Paris, le 8 décembre 2001.
Gendarmerie - Allocution de M. Alain Richard.
J’ai exposé aux militaires de la gendarmerie un ensemble de mesures, élaborées après une concertation élargie.
Elles concernent la situation individuelle des gendarmes mais aussi les moyens de l’arme dans une perspective pluriannuelle.
Dès maintenant cela se traduira, entre la feuille de solde du 1er novembre et celle de la fin février 2002 par un gain tangible de plus de 1 000 francs net par mois en moyenne, avec la perspective de poursuivre l’effort par la revalorisation des indemnités liées à la mission de police en 2003.
Au total, l’amélioration indemnitaire réalisée entre aujourd’hui et la fin janvier 2003 sera d’au moins 12 000 francs par an.
Le progrès réalisé est très important et constitue une reconnaissance par le gouvernement des sacrifices assumés par les gendarmes au service de notre sécurité à tous.
Nous nous engageons aussi sur un autre sujet essentiel, celui des effectifs et des moyens de travail des personnels.
J’ai donc annoncé, en plus du plan de recrutement exceptionnel, lancé en 2000 et renforcé en 2002, le recrutement de 4 500 sous-officiers supplémentaires, ce qui portera le total des créations de postes à 6 000 entre 2000 et 2005.
Par ailleurs des mesures techniques concernant notamment les modalités de formation permettront de dégager des effectifs immédiatement.
J’ai demandé au directeur général de prévoir l’affectation prioritaire des effectifs nouveaux dans les unités territoriales dont les surcharges sont les plus fortes. La gendarmerie va être dotée immédiatement d’un tableau de bord des horaires d’activité réelle dans toutes les unités de la gendarmerie, mois par mois ; un ordinateur particulier sera affecté dans chaque unité à la tenue de ce tableau.
J’ai décidé d’appliquer la procédure d’urgence au marché en cours de conclusion pour les gilets pare-balles de nouvelle génération, pour obtenir la livraison des premiers de 50 000 gilets à la mi-2002.
Le processus de réforme des véhicules anciens va être achevé. À la mi-2003, devrait avoir été réformés tous les véhicules comptant soit plus de huit ans, soit plus de 150 000 kilomètres.
Avant la fin 2002, toutes les unités de la gendarmerie départementale auront en dotation un ordinateur PC pour deux personnes.
D’autres décisions concernant les conditions de vie des personnels ont été prises qui concernent notamment la mobilité.
Un programme de rénovation accélérée des logements présentant un confort insuffisant va être lancé avec une procédure particulière d’intervention.
Voilà pour ce qui concerne l’immédiat et le court terme.
Des groupes de travail associant à la direction générale des représentants du personnel vont étudier en détail l’application de ces mesures d’ici la fin janvier.
Mais j’ai souhaité, rejoignant en cela les militaires de la gendarmerie attachés à leur statut, engager une réflexion ouverte sur le projet d’avenir de la gendarmerie, avec la perspective d’un document stratégique pouvant comporter des adaptations législatives.
Ce travail de long terme est nécessaire ; il est temps de le mener pour bien adapter la gendarmerie nationale aux nouveaux besoins de sécurité du pays. Je souhaite que plusieurs pistes de réflexion soient dégagées avant le conseil de sécurité intérieure de janvier 2002 qui permettra au gouvernement de prendre toutes les décisions nécessaires.
La discussion a été franche ; je l’avais organisée pour cela.
Le plan est substantiel. Il témoigne de l’écoute que le gouvernement et moi-même souhaitions apporter à l’expression des représentants statutaires de la gendarmerie. Il renforce la place de l’arme, ancrée dans la communauté militaire, au sein des grands services de l’État.
Je souhaite, qu’au terme de cette concertation, avec ce plan, ses améliorations immédiates et les perspectives qu’il ouvre, chaque gendarme trouve au sein de son unité une motivation renforcée et les moyens de remplir une mission dont chacun mesure qu’elle est essentielle, pour la sécurité des Français et pour le bon fonctionnement de l’État à leur service. ♦