Des officiers, sous-officiers ou militaires du rang, ayant servi en Algérie en tant qu'engagés, appelés ou harkis, blessés et indignés par une campagne d'une violence inouïe contre l'action de l'armée française entre 1954 et 1962, ont voulu présenter la réalité de ce conflit atypique dans lequel ils ont été engagés. Les analyses historiques et les témoignages regroupés dans Le livre blanc de l'armée française en Algérie sont précédés d'un manifeste de l'Association de soutien à l'armée française (Asaf) souscrit par 490 officiers généraux. Parmi ceux-ci : des anciens chefs d'état-major des armées, un ancien chef d'état-major de l'armée de l'air et un ancien chef d'état-major de la marine. Dans cette préface, les généraux soulignent en particulier non seulement la victoire militaire remportée sur le terrain, mais surtout la victoire humaine dans les domaines de l'enseignement, des soins et préventions, des constructions, de la garantie des droits civiques et des libertés fondamentales.
Ces témoignages surviennent au moment où s'engage un débat controversé sur le choix du 19 mars, une date qui est censée d'une part commémorer le cessez-le-feu, donc la fin de la guerre d'Algérie en 1962, d'autre part rendre hommage aux victimes de ce tragique épisode. Or, il s'agit d'un anniversaire impossible puisque le cessez-le-feu n'a pas été appliqué par le FLN, qui a continué à massacrer des Européens et surtout des harkis, bien après la signature des accords d'Évian. Cessez-le-feu qui de toute façon n'est pas apposé dans les esprits, puisque quarante ans après la fin du drame algérien, les passions restent vives et les plaies ne sont toujours pas cicatrisées.