Les États-Unis ne sont pas un État-nation. Chacun des États fédérés jouit d'une grande autonomie, source de distorsions à l'intérieur du territoire. Tout se passe comme si le Président était leur élu et non celui de la globalité des citoyens. Les actes de l'État ne bénéficient pas d'un privilège de juridiction. En matière de justice, la procédure en restreint le rôle. La société civile, sous la forme de multinationales ou d'organisations philanthropiques ou culturelles, prend souvent le pas sur lui. Les deux États limitrophes, au nord et au sud, ne sont pas restés à l'écart des visées de leur puissant voisin. Les Caraïbes et l'Amérique centrale sont balkanisées. Les États d'Europe se sont pratiquement retirés du continent, et la doctrine de Monroë a reçu pleine application. D'une manière générale, les Américains s'efforcent de négocier avec des gouvernements sans pouvoir réel plutôt qu'avec de fortes entités. Ils n'ont jamais essayé de créer des structures étatiques là où elles n'existaient pas : le Liberia, seule exception, est une caricature d'État. Restreindre les autres souverainetés au profit d'organismes internationaux ne leur déplaît pas.