Depuis son lancement lors du sommet de l'Otan de Bruxelles en 1994, le concept des groupes de forces interarmées multinationales (GFIM) est resté dans l'ombre. Aujourd'hui, il entre dans une phase plus visible de mise en oeuvre et devrait sortir renforcé du sommet de Prague. Les opérations conduites par l'Alliance atlantique dans les Balkans et celles menées par les forces américaines en Afghanistan ont démontré la nécessité et l'efficacité d'un poste de commandement interarmées implanté à proximité ou à l'intérieur d'une zone d'opérations, chargé de conduire l'ensemble de la manoeuvre militaire à l'échelle d'un théâtre. Conçu dans un cadre Otan, le concept GFIM est, dès l'origine, destiné à incarner l'Identité européenne de sécurité et de défense tout en permettant l'agrégation de forces extérieures à l'Alliance. Le poste de commandement qu'il préconise est une entité déployable répondant à un besoin militaire. Il permet d'exprimer une volonté politique tout en renforçant « l'interopérabilité » sur laquelle repose l'efficacité opérationnelle. Tenant compte de l'évolution de l'environnement international, cet article veut témoigner de la validité d'un outil politico- militaire, qui présente la qualité première d'illustrer la complémentarité entre une organisation militaire atlantique cinquantenaire et une Europe de la défense en construction.