Plus d'un an après les attentats terroristes, force est de constater que l'Amérique « a perdu le capital de sympathie » dont elle a bénéficié au lendemain du 11 septembre. L'« antiaméricanisme » progresse dans le monde, et le pouvoir politique outre-Atlantique serait bien inspiré de ne pas y voir un prétexte commode pour éviter toute introspection. L'Amérique est notre amie, qu'elle ne nous en veuille pas de notre franchise : manichéisme expéditif, dénonciation unilatérale de traités, rapprochement étrangement rapide avec la Russie, relance de la course aux armements, mépris de la communauté internationale et de sa représentation universelle, désir féroce d'en finir avec l'Irak, la CPI, la Palestine, la récente marginalisation de l'Otan... Entre les deux sommets de l'Alliance atlantique à Prague et de l'Union européenne à Copenhague, il est légitime de se demander si on nous prépare un monde meilleur ; rien n'est moins sûr !