Les laborieuses négociations menées depuis plusieurs mois sur l'Irak, l'un des pays de « l'axe du mal » pour le président Bush, ont abouti, fin novembre 2002, à l'acceptation par Saddam Hussein de la résolution 1441 du Conseil de sécurité qui permet le retour des inspecteurs de l'ONU. Ce qui ne signifie pas forcément, pour paraphraser Giraudoux, que « la guerre d'Irak n'aura pas lieu ». Chargé d'une riche histoire remontant à la Mésopotamie et à Abraham, où nombre de civilisations ont été le creuset de la nôtre, terre d'Islam depuis 633, l'Irak vit, depuis son indépendance acquise en 1920, une histoire toujours aussi troublée. Après avoir engagé et perdu deux guerres, contre l'Iran, puis le Koweït, Saddam Hussein entretient depuis deux décennies des relations tendues avec l'occident et l'ONU qui le soupçonnent, depuis le terme qu'il a mis en 1988 aux contrôles effectués, de continuer à s'équiper en armes non conventionnelles. Leur élimination, comme celle de l'équipe dirigeante, ainsi que l'éventuelle substitution de l'Irak à l'Arabie Saoudite comme leur premier fournisseur de pétrole, sont pour les États-Unis autant de raisons d'une intervention, dont certains experts estiment pouvoir définir le schéma général. Tel n'est pas le cas, en revanche, pour ce que sera « l'après-Saddam », en raison des multiples inconnues qui découlent d'une situation politique intérieure très complexe, et de la diversité des éventuelles réactions de plusieurs États arabes et musulmans.