Le Transsaharien
Face à l’axe Rome-Berlin, qui aligne 120 millions d’habitants, la France en présente 42, dont 3 d’étrangers. Voilà posé — la proportion des hommes appelés sous les drapeaux étant sensiblement la même dans les trois pays, — le problème d’effectifs qui domine la situation actuelle.
Non certes que nous méconnaissions le puissant concours de l’Empire britannique, mais nous savons que, sur le théâtre d’opérations continental, il sera long à faire sentir son effet. Nous serions, au début d’une campagne, en présence de forces trois fois supérieures aux nôtres — sur le papier tout au moins.
La situation, heureusement, n’est pas tout à fait aussi grave : soixante millions d’indigènes répartis sur deux continents étayent notre puissance. De tout temps nous avons trouvé parmi eux de remarquables soldats ; depuis vingt ans, sous la double menace du péril extérieur et de la baisse de notre natalité, nous avons considérablement augmenté le recrutement sur toute l’étendue de notre empire. Presque seuls, nos sujets tiennent garnison dans nos colonies ; ils fournissent à peu près exactement le cinquième du total de l’infanterie stationnée en France. À la mobilisation, nous trouverions tout de suite parmi eux plusieurs centaines de mille de réservistes instruits, et plus encore d’hommes aptes au service après quelques mois d’instruction (1).
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