L'Angleterre – celle des manuels d'histoire – et la France sont bien deux soeurs, opposées par d'interminables rivalités, mais, paradoxalement, indissolublement liées par leur permanente confrontation. Aujourd'hui l'Angleterre, après de longues aventures dans le grand large, est de retour en Europe ; la voici à nouveau petite île. Or cette Angleterre est très précieuse pour l'Europe. Qu'il s'agisse du régime parlementaire, de la révolution industrielle ou de l'adaptation à la mondialisation, elle est comme un laboratoire, osant la première poser des questions délicates : ainsi l'État-providence doit-il et peut-il survivre à la multiplication sans précédent des flux planétaires ? L'Angleterre apporte beaucoup à l'Europe, en particulier son sens aigu des réalités géopolitiques. Alors la France doit continuer de tout faire pour mieux insérer son partenaire d'outre-Manche dans l'édification de l'Union européenne et, à terme, asseoir un triangle Paris-Berlin-Londres.