Après avoir rappelé pourquoi un deuxième porte-avions était nécessaire à la France et à l’Europe, l’auteur examine le type de porte-avions le mieux à même d’équiper la Marine. Dans une étude aussi objective que possible, il s’efforce de présenter les avantages et les inconvénients des deux solutions : la propulsion nucléaire et la propulsion classique (turbine à gaz et pods électriques) ; cette dernière semblant avoir sa préférence pour des raisons de disponibilité et d’évolutivité (avions plus lourds). Les conclusions de trois études devant être présentées prochainement au ministre de la Défense, l’auteur indique les critères objectifs permettant de retenir le bon porte-avions pour la France, et aussi pour l’Union européenne.
Le problème du deuxième porte-avions
Revenant sur la loi précédente qui prévoyait un deuxième porte-avions « si les circonstances économiques le permettent », expression d’un refus que l’on n’osait pas ouvertement révéler, la loi de programmation 2003-2008 confirme que la décision de construire un deuxième porte-avions est prise.
Permanence
Celui-ci est une nécessité pour assurer la permanence à la mer du groupe aéronaval et donc la permanence de la capacité française de projection de puissance. Le Charles-de-Gaulle n’est, en effet, disponible que pendant environ 60 % du temps.
Capacité complémentaire
Ajoutons que le rôle du deuxième porte-avions ne se limite pas à cette fonction de remplacement. Il est également nécessaire pour assurer la qualification opérationnelle des pilotes, fonction essentielle, difficile à réaliser avec une seule plate-forme. Bien que le groupe aérien soit unique, appelé à servir indifféremment sur l’un ou l’autre des porte-avions, le deuxième peut fournir un complément utile quoiqu’en mode dégradé, lorsque le premier est engagé ailleurs. Il peut alors embarquer les avions restants utilisés pour l’entraînement des pilotes ou être gréé en porte-hélicoptères. Le cas s’est déjà produit de deux crises simultanées dans lesquelles les deux porte-avions auraient pu être engagés en même temps : à la fin des années 70, alors que le Foch était au large du Liban, le président Giscard d’Estaing aurait souhaité envoyer le Clemenceau au large de la Mauritanie. L’affaire ne s’est finalement pas faite, mais un tel cas pourrait se renouveler.
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