Après-guerre
Sur cette guerre annoncée, conduite et commentée in vitro, tout est déjà dit, en temps réel, à moins que tout ne reste encore à dire, si suffisamment de temps nous est donné pour décortiquer un épisode déjà en passe d’être chassé par le suivant, le remodelage stratégique du Proche-Orient ou plus prosaïquement, par le Tour de France et autres divertissements d’été bien gaulois… Lire la suite
Difficile de s'élever au-dessus de l'intoxication médiatique, à propos de la guerre d'Irak ! C'est ce qu'on tente ici, autour de quatre thèmes : le « posthéroïsme » américain, la dissymétrie des adversaires, l'intelligence des armes, les rapports de la force et du droit. Lire les premières lignes
Après avoir évoqué les causes de la guerre en Irak, l’auteur tire les conséquences, une fois la victoire acquise. L’ONU ne peut être tenue à l’écart du rééquilibrage du Proche-Orient, où elle doit être fortement impliquée. L’Union européenne, insignifiante dans ce conflit, doit se doter des moyens de puissance — dont l’arme nucléaire, et acquérir son indépendance d’action internationale. Il convient, enfin, de tout faire pour combler le fossé entre riches et pauvres, qui, plus que l’islam proprement dit, menace l’ensemble des nations occidentales.
La guerre s’est inventé un nouveau genre à travers l’idéologie désormais dominante des droits de l’homme. Le concept de « guerre humanitaire », forgé par les grands États occidentaux, est un rejeton du recentrage éthique radical de la politique internationale. Cependant, il masque péniblement des politiques impériales souvent cacochymes et titubantes, gangrenées par un juridisme obsessionnel qui les éloigne non seulement de leur impartialité, mais également d’une efficacité réelle sur le terrain. Malgré toutes les manipulations médiatiques dont l’internationalisme humaniste s’est servi pour faire avancer sa cause, le bilan reste plutôt décevant et la bonne moralité vendue par la propagande cathodique, plutôt volatile.
Un nouveau plan de paix, destiné à mettre fin à la « deuxième Intifada », et plus ambitieusement encore à liquider le conflit israélo-arabe, occupe les devants de la scène internationale. Que proposent les puissances ? Quelle est la nouveauté du projet ? Quelles sont ses chances de succès ?
Après avoir délogé le régime de Saddam Hussein, les stratèges de l’Administration américaine s’orientaient vers un «remodelage» du Proche-Orient. Ce faisant, Washington allait se trouver devant un dilemme. Dans les circonstances actuelles, les États-Unis semblent être très mal placés pour superviser, sinon contrôler, les changements annoncés. En plus de l’érosion de leur crédibilité, ils sont appelés à redéfinir la place de l’État hébreu sur l’échiquier régional. Le tout se passe avec pour toile de fond une atmosphère composée de la violence et de la méfiance politique, populaire et religieuse.
Au-delà de ses aspects conjoncturels et marginaux, au regard des enjeux mondiaux actuels, le différend entre les États-Unis et la France, né de la crise irakienne du premier semestre 2003, ne doit pas être négligé. Il révèle des évolutions profondes, durables et globales qui pèsent d’ores et déjà sur les relations internationales dans leur ensemble. Ces évolutions n’incitent ni au pessimisme ni à l’optimiste sur l’avenir des relations entre la France, l’Europe et les États-Unis. Elles laissent entrevoir une probable et lente refondation de ces relations sur de nouvelles bases.
La réalité profondément unipolaire de l’ordre international actuel, et la complexité des intérêts de la Nation, imposent la formulation d’une politique étrangère assurément pragmatique, s’inscrivant résolument hors des engagements passionnels ou faciles et des illusions du passé ! Dans ce contexte, la préservation des multiples liens qui nous unissent avec l’hyperpuissance (historiques, économiques, sécuritaires, techno-scientifiques…) est naturellement primordiale et doit s’imposer à toute initiative diplomatique sous peine d’hypothéquer gravement la crédibilité et l’avenir de notre pays.
Repères - Opinions - Débats
Les États-Unis sont depuis plus d’une décennie la seule grande puissance militaire mondiale. L’avance technologique, les ressources humaines et financières et une volonté permanente de protéger les valeurs fondatrices de l’Amérique sont sans équivalent. Ébranlés, voire traumatisés par le 11 septembre, les Américains se sont engagés dans une « croisade » contre le terrorisme. Écrit avant la guerre d’Irak, ce nouveau livre de Vincent Desportes apporte un éclairage indispensable pour qui veut comprendre le fonctionnement et les objectifs des forces américaines et quelles sont leurs relations avec la classe politique et l’opinion publique d’un peuple qui aspire à la paix, mais qui est prêt à châtier le coupable.
En avril dernier, à Athènes, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ont, en compagnie de leurs homologues des États candidats à l’Union, signé les traités d’adhésion. Pour beaucoup, l’Europe des 25 est née, mais il ne semble pas que les aspects économiques et financiers qu’entraînent ces adhésions aient été réellement pris en compte. Refusant d’augmenter le budget européen (ce qu’aurait permis la réglementation des ressources), on a, lors du Conseil de Berlin, décidé une nouvelle clef de répartition. Surtout on n’a pas vu que — pendant une dizaine d’années au moins — cet élargissement allait en réalité appauvrir une Europe qui, depuis 1980, connaît déjà un fort ralentissement de la croissance du PIB, en raison de l’entrée de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal, dans ce qui était alors la CEE.
La crise mondiale, née de la confrontation d’intérêts et de conceptions différentes du rôle de la Communauté internationale dans la gestion d’un dossier politique aussi épineux que pouvait l’être le dossier irakien, a révélé un changement en profondeur des attentes en faveur de la sécurité internationale et de la stabilité stratégique. Cette crise a également révélé combien cette même Communauté internationale est aujourd’hui incapable, dans les situations de crise majeure, de manifester une volonté politique collective qui rencontrerait l’adhésion de la majorité des peuples qu’elle a vocation à représenter.
Après la chute de l’Union soviétique, la décennie 90 a été une décennie d’observation. Le 11 septembre a engagé le monde dans une nouvelle phase des relations internationales. Notre défense doit poursuivre le plus vite possible son adaptation, déjà fortement engagée, à cette situation. La défense au sens militaire, repose sur deux piliers : le personnel et le matériel. Lire la suite
Après avoir rappelé pourquoi un deuxième porte-avions était nécessaire à la France et à l’Europe, l’auteur examine le type de porte-avions le mieux à même d’équiper la Marine. Dans une étude aussi objective que possible, il s’efforce de présenter les avantages et les inconvénients des deux solutions : la propulsion nucléaire et la propulsion classique (turbine à gaz et pods électriques) ; cette dernière semblant avoir sa préférence pour des raisons de disponibilité et d’évolutivité (avions plus lourds). Les conclusions de trois études devant être présentées prochainement au ministre de la Défense, l’auteur indique les critères objectifs permettant de retenir le bon porte-avions pour la France, et aussi pour l’Union européenne. Lire les premières lignes
La requête budgétaire du Pentagone pour l’année fiscale 2004 confirme la progression des budgets de défense et le maintien d’un effort important en R&D ; ainsi que les tendances haussières amorcées en fin d’Administration Clinton, accentuées par l’actuelle Administration. Par ailleurs, les opérations en Irak viennent de renforcer la main du secrétaire à la défense D. Rumsfeld qui entend déjà capitaliser sur ces succès pour accélérer le processus de Transformation. Lire la suite
L’occupation militaire fait partie des rapports entre entités politiques depuis l’aube de l’histoire. Traditionnellement l’occupation est un instrument, une expression de puissance. Avec la formation d’un ordre mondial démocratique, se développe l’occupation de police à des fins d’intérêt général : il s’agit de prendre en charge une population traumatisée et de la conduire vers la liberté et la prospérité. Or, quels que soient ses motifs et ses objectifs, une occupation reste une occupation, un « extérieur » s’imposant à un « intérieur ». Les changements majeurs concernant l’occupation intéressent peut-être moins ses buts que ses conditions. Un territoire occupé n’est plus isolé, ni isolable. L’occupant bute contre des contradictions sans bonne solution : faut-il imposer à un peuple ce qui est considéré comme le «bien» (économie de marché, démocratie...) ? Les occupations réussies ne sauraient être que des exceptions. Pourtant, sur une terre de plus en plus petite, de plus en plus interdépendante, les occupations sont appelées à se multiplier, toute zone abandonnée pouvant servir de refuge aux activités les plus dangereuses : trafics, caches d’armes de destruction massive, terrorismes...
Après trente ans d’indépendance, la Somalie, déchirée par les guerres civiles, est en pleine anarchie. Morcelée en quatre territoires : Somalie, Somaliland, Puntland et Jubaland qui se proclament plus ou moins indépendants, elle est mise à l’écart de la communauté internationale. Pourtant, sa situation stratégique sur le golfe d’Aden et l’océan Indien lui donne une grande importance pour le contrôle de l’énorme trafic maritime issu du canal de Suez, et qui compte plus de 40 navires par jour vers l’Extrême-Orient, le golfe Arabo-Persique et son pétrole, l’Australie, la côte orientale d’Afrique et le cap de Bonne-Espérance. Les ressources biologiques de sa zone maritime exclusive de 800 000 kilomètres², et ses richesses minières, représentent d’excellentes perspectives d’avenir. Lire les premières lignes
Chroniques
Déception après la rupture des négociations entre le gouvernement indonésien et le groupe rebelle indépendantiste GAM (Gerakan Aceh Merdeka, le mouvement pour un Aceh Libre). Lire la suite
Bibliographie
D’éminents juristes (tous les juristes ne sont-ils pas « éminents » ?) se penchent ici sur le berceau d’une nouvelle discipline baptisée « droit pénal international » qui les fascine et les agace. Après Nuremberg et Tokyo, puis les tribunaux ad hoc relatifs à l’ex-Yougoslavie et au Rwanda, les débats ardus de Rome ont donné naissance à une Cour dont le fonctionnement, « privé du secours de l’histoire et des précédents », n’est pas sans poser quelques problèmes, ainsi que le reconnaissent honnêtement les auteurs plongés dans la recherche non évidente d’un système équitable et universellement admis. Lire la suite
Historien et politologue togolais, connu pour ses analyses dérangeantes, Atsutsé Agbobli livre le premier tome d’une trilogie intitulée Le monde et le destin des Africains. Logiquement, comme il s’agit d’une fresque historique et politique, l’auteur consacre son premier volume à la notion de puissance (tome II : La crise de la conscience africaine ; tome III : La démocratie contre l’Afrique). Ancien ministre, mais aussi homme de terrain, doté d’une vaste culture qui lui permet de plonger dans le « temps long » et de recomposer le puzzle international, Atsutsé Agbobli a le grand mérite de proposer une thèse originale et féconde, car ouverte sur l’avenir. Lire la suite
René Cagnat est familier de l’Asie centrale. En 1991, il nous en avait joliment parlé, mais en politologue, dans Le milieu des empires (Laffont). C’est en poète et sociologue qu’il y revient ici. Aux confins du pays des Kirghizes et du Xinjiang chinois, des hommes rudes subsistent sur une terre tourmentée. D’énormes montagnes servent d’écrins à des oasis inattendues et des vallées charmantes. La steppe offre son « tapis de soie » à ces grands cavaliers, et Joseph Kessel a popularisé leur jeu favori, d’intrépides jeunes gens se disputant à cheval la dépouille d’un bélier. Lire la suite
Pendant la phase de conquête de l’Asie du Sud-Est, l’armée japonaise a amassé un trésor de guerre colossal (métaux précieux, œuvres d’art, bouddhas d’or, porcelaine céladon, bijoux, liquidités…). Ce butin provenait essentiellement de Chine, de Corée, de Birmanie, de Thaïlande et d’Indonésie. Pour gérer ce flot extraordinaire de richesse, l’empereur Hiro-Hito et ses conseillers fondèrent le « Lys d’Or », une organisation d’experts financiers, de comptables et d’agents maritimes chargée de coordonner l’ensemble des unités de services spéciaux engagées dans cette gigantesque affaire financière. Parmi ces formations, les auteurs nous décrivent les kempeitai, dont la sordide besogne a consisté à faire sauter les coffres des banques des pays occupés, dépouillant les riches familles et certains commerçants de leurs bas de laine et de leurs possessions en or, rubis, saphirs, diamants et antiquités. L’objectif du Lys d’Or était de se servir de ce prodigieux butin pour reconstituer les finances de l’empire du Soleil-Levant, mises à mal par la démesure des aventures militaires. Au plus fort de l’engagement de l’armée nippone, les forces armées japonaises sont ainsi passées de 250 000 hommes en juillet 1937 à plus de 2 millions en décembre 1941 au moment de l’attaque contre la base américaine de Pearl Harbor. Lire la suite
Nous voici invités à un tour du monde des mafias en tous genres, qui ne se limitent pas à quelques « groupes de délinquants folkloriques circonscrits à telle île de la Méditerranée » et qui s’adonnent, chacune dans sa ou ses spécialités, à toutes sortes d’activités condamnables, de contrebande à la prostitution et au racket, sans oublier la sacro-sainte drogue. Cet ouvrage très documenté se réfère à de nombreuses sources et comporte à chaque page de multiples renvois fort instructifs, mais il est évident qu’il ne se borne pas à une compilation et reflète de la part de l’auteur une connaissance approfondie de son sujet. La construction est déséquilibrée, puisqu’une première partie purement descriptive occupe les trois quarts du volume, précédant deux minuscules chapitres de synthèse ; de même, on trouvera inhabituel que l’historique de chacune de ces honorables confréries soit souvent situé non en tête de la description, mais au milieu, voire vers la fin. Lire la suite
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