« L'Orient » paraît de plus en plus « compliqué » : l'Iran disposera-t-il demain de l'arme atomique ? La communauté internationale mesure ce péril venant du pays des ayatollahs. Et quelle pourrait être la réaction d'Israël, Téhéran ayant pour politique officielle la destruction de l'État juif ? Israël a pour doctrine militaire de ne pas permettre à l'un de ses ennemis la possession d'armes de destruction massive. Et il a mis cette doctrine en oeuvre en 1981, détruisant le réacteur nucléaire irakien d'Osirak. De nouveaux périls s'amassent-ils ?
Un conflit israélo-iranien à l'horizon 2005 ?
Au-delà de l’affrontement israélo-palestinien et israélo-arabe, qui capte toute notre attention, un nouveau conflit impliquant Israël se profile peut-être à échéance proche : un choc militaire entre Jérusalem et Téhéran. En effet, après la disparition de la puissance — supposée ou réelle — de l’Irak de Saddam Hussein (1), l’Iran représente désormais une menace stratégique autrement plus réelle pour Israël, et dont la communauté internationale est d’ailleurs en train de prendre également la mesure : le pays des ayatollahs serait sur le point de se doter de la bombe atomique. Si cette perspective représente un danger pour tous les voisins de l’Iran, pour Israël, la simple possession de l’arme absolue par une puissance hostile représente une agression virtuelle. L’utilisation de cette arme pourrait mettre en péril son existence même.
L’existence d’Israël est d’ores et déjà, et explicitement, mise en question par l’Iran. L’Iran du shah Reza Pahlavi renversé en 1979 avait été le premier pays musulman à entretenir avec Israël des relations économiques, politiques et mêmes militaires étroites. La République islamique établie par l’ayatollah Khomeyni proclame aujourd’hui, à répétition, sa détermination de détruire l’État juif. Un dirigeant iranien regardé en Occident comme un modéré, l’ancien président Hachemi Rafsandjani, a formulé cet objectif politicide et génocidaire le 14 décembre 2001 à l’université de Téhéran, qualifiant la création d’Israël « d’événement le plus hideux de l’histoire » et annonçant que « Le Monde islamique le vomira ». Quand il possédera une bombe atomique « une seule pourra détruire Israël complètement, alors que sa rétorsion ne pourra causer que peu de dommages au monde de l’Islam » (2).
L’Iran ne se borne pas à une phraséologie extrémiste mais inspire idéologiquement et soutient politiquement, financièrement et militairement les organisations terroristes intégristes dont le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique, qui nient eux aussi le droit à l’existence d’Israël et ont pour politique déclarée de le détruire par la force. De nombreux terroristes palestiniens ont été formés au Liban par des Gardiens de la révolution iraniens, notamment au maniement des fusées sol-air Strela-2, du modèle utilisé en novembre 2002 à Mombassa pour tenter d’abattre un avion israélien en vol. Des cargaisons d’armes iraniennes ont été interceptées en haute mer par la marine israélienne. Un Iran nucléaire irait-il jusqu’à fournir des armes atomiques à des groupes terroristes, ou ces groupes pourraient-ils acquérir plus ou moins frauduleusement de telles armes d’origine iranienne ? Un éditorial du Figaro s’inquiète de « la bombe islamique » sur laquelle Ben Laden parie, et « qu’il pourrait un jour emprunter ou voler, à l’arsenal nucléaire de l’Iran » (3).
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