Le présent article est consacré à l’étude des télécommunications dans leur rapport avec la stratégie d’une troisième guerre mondiale. Un second article suivra qui traitera des télécommunications dans le domaine tactique.
Les télécommunications dans une troisième guerre mondiale (I) Stratégie
L’étude des transformations futures de la guerre sous l’influence des progrès constants de la technique exigerait bien des recherches et des expérimentations pratiques que la paix rend assez malaisées. Elle ne pourrait être bien conduite que par une cohorte nombreuse de techniciens de toutes spécialités dont les efforts d’extrapolation seraient orientés et coordonnés par une forte pensée militaire, celle d’un chef doué d’une claire vision de son époque, de ses perspectives, de son avenir. Travail d’équipe, difficile et coûteux, qui ne saurait être le fait de quelque penseur solitaire.
Il est un domaine cependant qui offre à l’extrapolateur une chance particulière. C’est celui des télécommunications. À la différence de la plupart des autres armes, elles trouvent dans la vie courante des applications permanentes. Leurs conditions d’emploi en temps de paix ne sont pas tellement différentes de celles du temps de guerre. Par les réseaux de liaisons dont elles recouvrent le monde, elles font de notre planète leur champ de manœuvre quotidien. C’est la raison pour laquelle, après avoir clans une précédente étude (1) exposé le rôle des Transmissions dans les deux premières guerres mondiales, nous ne jugerons pas impossible de donner aujourd’hui une ébauche de ce que ce rôle pourrait être dans l’éventualité d’un prochain conflit.
Base stratégique de notre étude
L’effort de notre imagination ne se portera pas tout d’abord sur les télécommunications ; elles ne sont qu’un instrument : Leur développement à la guerre, leur emploi dans les batailles, l’infinie variété des réalisations qu’elles susciteraient dans un conflit ne se peuvent concevoir dans l’absolu. Ils dépendront du conflit lui-même. À vouloir l’ignorer, nous tomberions dans l’erreur de nombreux écrivains militaires qui raisonnent de l’utilisation des diverses techniques en oubliant à quel point celle-ci est déterminée non seulement par le progrès des sciences mais aussi, dans une large mesure, par la nature et le lieu des combats, par le caractère et les possibilités souvent inégales des combattants. Ainsi, nous ne pouvons éviter, que cela nous plaise ou non, d’arrêter tout d’abord notre pensée sur la guerre elle-même afin d’en décrire à grands traits le théâtre et l’atmosphère (2).
Il reste 92 % de l'article à lire
Plan de l'article