Avril 1948 - n° 047

Le présent article est consacré à l’étude des télécommunications dans leur rapport avec la stratégie d’une troisième guerre mondiale. Un second article suivra qui traitera des télécommunications dans le domaine tactique. Lire les premières lignes

  p. 427-445

L'auteur s'interroge sur les responsabilités des intellectuels allemands dans la montée du nazisme en Allemagne ainsi que sur l'influence de Nietzsche et de Wagner. Lire les premières lignes

  p. 446-459

Dans Mein Kampf, Hitler expose les quelques principes qu’il a employés dans sa lutte. « La propagande est l’art essentiel de guider politiquement les masses. La tâche de la propagande n’est pas l’apport d’idées originales, mais l’application conséquente et sur une échelle énorme des règles de cette propagande. » Ce fut le rôle initial d’Hitler de donner au Troisième Reich sa bible et son programme parfaitement adaptés l’un et l’autre au peuple allemand. Il y a le mythe du Grand Reich allemand et de son espace vital. Mais il y avait avant tout et par-dessus tout le double mythe fondamental du sang et du sol, Blut and Boden. Les idées politiques dont se nourrit sa propagande sont très simples. Ce sont la légende du « coup de poignard » dans le dos en 1918, de la paix ignominieuse de Versailles, l’oppression des frères allemands, la persécution antisémite. À l’étranger ce sont l’attaque forcenée contre le communisme, les slogans « Europe réveille-toi », et la vitupération des démocraties. La propagande hitlérienne c’est le viol psychique basé sur la peur. C’est dans l’application perpétuellement uniforme de la violence que réside la première condition du succès. Nous retrouvons bien entendu ici toutes les règles qui assurent le triomphe d’une propagande : répétition, emploi des slogans, des symboles (Swastika), appel à l’émotivité, emploi des excitations monotones et répétées (musique ; roulements de tambour…). Lire les premières lignes

  p. 460-471
  p. 472-488

Extrait d'un ouvrage à paraître prochainement sous le titre : Raymond Poincaré (Julliard).

  p. 489-504
  p. 505-526

Chroniques

En Grande-Bretagne, la publication d’un Livre blanc a précédé le débat sur la défense qui a eu lieu le 2 mars 1948 à la Chambre des Lords. Ce document fait le point, pour l’année à venir, des principales questions militaires. Une nouvelle réduction est envisagée, en ce qui concerne les effectifs : ceux-ci, actuellement fixés à 940 000 hommes, seront ramenés à 716 000 au 1er mars 1949. Cette réduction portera principalement sur l’Army dont les effectifs seront de 345 000 h au lieu de 534 000 h. Les réductions subies par la Royal Air Force (RAF) sont moins importantes. Elles amènent ses effectifs de 261 000 à 226 000 h. La Royal Navy n’est pas touchée. Le nombre des personnels civils employés par les armées dans les rôles de direction, d’administration, de gardiennage et autres, à l’exclusion des travaux productifs, est de 227 000. On estime, en outre, qu’environ 350 000 h travailleront à des tâches de production et de recherches. Lire les premières lignes

  p. 527-530
  p. 531-536
  p. 537-542
  p. 542-546

Avec la mise au pas de l’État tchécoslovaque, l’Union soviétique mène à son achèvement l’entreprise commencée en Pologne, poursuivie dans les Balkans et boucle la chaîne de protection tendue entre l’Est et l’Ouest, de la Baltique à la mer Noire. Protection contre des États qui ne songent nullement à l’attaquer et dont la politique – ils l’ont montré maintes fois depuis trois ans – ne tend qu’à entretenir avec elle des relations normales et pacifiques. Rappelons brièvement les faits. Aux premiers jours de février 1948, onze membres du Cabinet de Prague, représentant les trois partis de droite (socialiste national, populiste-catholique, démocrate-slovaque), donnèrent leur démission ; ils ne voulaient point partager plus longtemps la responsabilité de certaines initiatives arbitraires prises par les ministres communistes, et notamment ils entendaient protester contre le noyautage de la police, dénoncé et réprouvé en termes non équivoques le 7 février 1948 dans la dernière réunion du Front national. Lire les premières lignes

  p. 547-551
  p. 551-555

Bibliographie

Sir Samuel Hoare : Ambassadeur en mission spéciale  ; Éditions Vent du large, 1947 ; 476 pages - Edmond Delage

Parmi les grands ambassadeurs de l’Empire britannique, Sir Samuel Hoare – Lord Templewood – figurera, sans doute, à une place plus qu’honorable quand on écrira l’histoire de notre époque et, plus particulièrement, celle de l’Angleterre en guerre. Un des rôles les plus utiles pour son pays, qu’ait tenu à jouer ce grand parlementaire, fut celui d’ambassadeur en Espagne, au cours même de la lutte, tâche ingrate s’il en fut une : n’avait-il pas, en effet, à lutter contre un gouvernement qui paraissait entièrement acquis à l’Axe, dans une ambiance extrêmement défavorable à toute idée de liberté ? Lire la suite

  p. 556-556

Jean Marie : Florilège de la mer. T. II  ; Éditions Georges Ventillard, 1947 ; 621 pages - Edmond Delage

Dans la même somptueuse présentation que pour le tome I, consacré aux plus beaux textes maritimes des siècles antérieurs au XIXe siècle, M. Jean Marie, de l’Académie de Marine, nous offre, aujourd’hui, un magnifique bouquet cueilli à travers toute la littérature, si riche et variée, du siècle dernier. Le domaine maritime y est devenu un champ de prédilection pour nos écrivains, depuis les plus populaires jusqu’aux plus hermétiques. Tableaux et rêveries maritimes. Appel de la mer. Navires. Marine de légende et navigation poétique. Navigations romanesques et fantastiques. Voyages d’écrivains, capitaines, officiers et matelots, corsaires, pirates et galériens. Pèche et pêcheurs. Marine et marins de tous les temps. La merveilleuse aventure de Christophe Colomb : tels sont les principaux chapitres entre lesquels Jean Marie, grand technicien de la navigation moderne, a réparti cette matière immense, rassemblée et classée avec la curiosité d’un érudit et le goût d’un lettré.

  p. 556-557

Jean Chardonnet : Les conséquences économiques de la guerre 1939-1946  ; Librairie Hachette, 1947 ; 327 pages - Edmond Delage

Notre collaborateur, Jean Chardonnet, professeur à la Faculté des lettres de Dijon, a publié un excellent ouvrage sur ce sujet capital. Il est composé avec la clarté dont il a déjà témoigné dans ses œuvres précédentes, et selon les meilleures méthodes universitaires. Il avait déjà esquissé ce travail dans sa Guerre ou Paix, mais il ne disposait pas encore alors de la documentation qui lui a permis de donner, cette fois, sous une forme d’ailleurs encore réduite, environ 300 pages, un tableau suffisant de la situation économique du monde actuel. L’auteur a compulsé toute la documentation mise à sa portée dans les différents pays, notamment les statistiques, même celles de l’URSS, pour autant qu’il a pu les compulser. En tout cas, on trouvera, sur l’expansion économique de la Russie, des pages absolument objectives et d’un intérêt indéniable. Lire la suite

  p. 557-557

Francis E. Mc Murtie : Jane’s fighting Ships  ; Sampson Low, 1948 ; 498 pages - Edmond Delage

Une nouvelle édition de l’Encyclopédie maritime, si réputée, vient de paraître. Il résulte de cette publication que les jours des marins ne sont, malgré tout, pas encore comptés. Sans doute, un grand nombre de bâtiments sont menacés de disparition, parmi les plus gros et les plus petits, que ce soit des bâtiments de ligne ou des vedettes anti-sous-marines. Mais c’est la conséquence inévitable d’un âge avancé ou de caractéristiques encore insuffisantes. Il n’en reste pas moins vrai que la flotte mondiale compte encore 35 bâtiments de ligne, dont 7 à la Grande-Bretagne et 15 aux États-Unis. Lire la suite

  p. 557-558

Jules Romains : Le problème numéro un  ; Éditions Plon, 1947 ; 224 pages - Edmond Delage

On connaît le goût de Jules Romains pour l’analyse politique et sociologique, à base de connaissance quasi universelle, d’introspection psychologique, d’imagination et d’humour, voire de « canular » normalien. Le petit volume est comme un concentré de l’expérience acquise par l’auteur au cours de sa longue carrière et de son enquête fleuve sur les Hommes de bonne volonté. Les chapitres qui en expriment l’idée maîtresse, ont vu le jour, aux États-Unis, dès les premiers mois de 1945. Sous les difficultés de surface que l’Humanité a à résoudre au lendemain d’une terrible crise, subsistera le problème fondamental, autrement difficile, posé, depuis deux siècles, par les immenses progrès de la technique, scientifique et industrielle, réalisés par une humanité qui n’y était pas préparée. Lire la suite

  p. 558-558

Général François Ingold : Sous l’ancre d’or  ; Éditions Colbert, 1947 ; 127 pages - Henry Freydenberg

Le général Ingold est déjà connu comme écrivain militaire. Il présente, cette fois, une série d’anecdotes qui s’adressent « aux jeunes de France, dont le plus grand devoir est de maintenir outre-mer la grandeur française » et ces récits sont bien faits pour faire sentir aux jeunes l’âme et l’idéal des hommes d’outre-mer – qui restent fidèles à leurs vieilles traditions affirmées par le général Marchand en 1918, dans cette belle devise : Honneur-Droilure-Bravoure. Lire la suite

  p. 558-558

Rear-Admiral Henry G. Thursfield : Brassey’s Naval Annual for 1947  ; William Clowes et Sons, 1947 ; 327 pages - Edmond Delage

Récemment vient de paraître, à Londres, le 57e tome de la célèbre publication maritime du Brassey. C’est, comme chaque année, une source précieuse de renseignements sûrs, la plupart officiels, commentés par des croquis et des silhouettes excellents. Comme ses prédécesseurs, ce tome contient, en outre, une série d’études originales du plus haut intérêt. Lire la suite

  p. 559-559

Henry A. Wallace : Ma mission en Asie soviétique  ; Éditions Julliard, 1947 ; 262 pages - Edmond Delage

Au moment où les chances d’une entente entre l’URSS et les États-Unis paraissent dangereusement diminuer, la lecture d’un pareil livre est particulièrement suggestive. L’ancien vice-président des États-Unis avait été, en 1944, chargé par son ami Franklin D. Roosevelt, de se rendre en Sibérie, d’étudier la situation de l’Asie soviétique et les problèmes de la frontière russo-chinoise. Il est résulté de ce voyage une œuvre pleine d’enthousiasme, sans la moindre restriction dans les jugements, ni sur l’accueil réserve à sa personne, ni sur les perspectives d’entente russo-américaine, ni sur l’entreprise gigantesque de développement, agricole ou industriel, de la Sibérie nouvelle. Quelle que soit l’opinion du lecteur, il lira ce livre avec un intérêt passionné, car il apporte, non seulement des impressions très vives et attachantes, mais des faits sur cette réalisation colossale qui rappelle, par tant de côtés, celle réussie par les Américains dans leur Far-West. Lire la suite

  p. 559-559

Captain William D. Puleston : The Influence of Sea Power in World War II  ; Yale University Press, 1947 ; 310 pages - Edmond Delage

L’objet essentiel de cet ouvrage, note, dès sa préface son auteur, n’est pas de donner une histoire narrative complète de la guerre, ni une critique des opérations, mais de dégager quels furent les objectifs des chefs politiques, les stratégies qui permirent de les atteindre, l’interaction des campagnes sur mer et sur terre et, notamment, la façon dont la maîtrise de la mer contribua à imposer aux nations de l’Axe une capitulation sans condition. C’est ainsi que le capitain Puleston analyse, avec minutie et compétence, la stratégie navale japonaise, ses succès initiaux, ses fautes et déficiences. Lire la suite

  p. 560-560

Jean-Paul Alaux : Alain Gerbault, marin légendaire  ; Sociétés d’Éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1947 ; 247 pages - Edmond Delage

Le peintre Jean-Paul Alaux est également un prosateur de talent. Il s’est, semble-t-il, longtemps promené dans les parages océaniens chers à Alain Gerbault. Il donne, de la vie légendaire de ce dernier, un récit vibrant d’admiration et d’affection pour cet être d’une humanité singulière, étrange mélange d’audace et de passion historique à qui il n’a manqué, pour nous laisser sur ces contrées si mystérieuses un témoignage durable, qu’un peu plus de méthode et de labeur scientifique. Mais eut-il été, en ce cas, Alain Gerbault ?

  p. 560-560

Ralph Ingersoll : Ultra-secret  ; Éditions de la Jeune Parque, 1947 ; 335 pages - Edmond Delage

L’auteur, journaliste très connu outre-Atlantique, a, dans un ouvrage qui y a obtenu un succès considérable, révélé les dessous des dernières grandes décisions stratégiques de la guerre. Il a en la chance de faire partie de l’État-major des « nouveaux débarqués » chargé d’élaborer à Londres, en liaison avec les stratèges britanniques, les plans d’invasion de l’Ouest européen. Contrairement aux thèses officielles, il ressort de cet ouvrage, débordant d’humour et de passion, que l’entente fut loin d’être parfaite entre les chefs de la coalition. Si les Anglais acceptaient le concours, de plus en plus efficace, des effectifs et du matériel américain, ils entendaient bien se réserver la direction effective des opérations, sur terre, sur mer, dans les airs. Lire la suite

  p. 560-561

Jean Canu : Histoire de la Nation américaine  ; Éditions du Chêne, 1947 ; 515 pages - Edmond Delage

C’est une œuvre importante et utile qu’a réalisée M. Jean Canu en condensant, en plus de 500 pages, l’histoire de la Nation américaine. Son livre est d’une documentation solide ; l’auteur a dépouillé les grands recueils classiques relatifs à ce sujet, à commencer par celui intitulé : The Growth at the American Republic, des professeurs S.-E. Morison et H.-S. Commager (New-York, Oxford University Press, 1942), il a poursuivi son enquête jusque dans ces dernières années : grâce à lui, nous pouvons suivre le développement véritablement miraculeux de cette puissance mondiale, depuis ses origines, si modestes et pénibles, jusqu’à sa victoire écrasante qui lui impose, d’ailleurs, des devoirs plus impérieux. Lire la suite

  p. 561-561

Albert Mousset : Histoire d’Espagne  ; Sociétés d’Éditions Françaises et Internationales, 1947 ; 638 pages - Edmond Delage

Albert Mousset, spécialiste réputé des questions de politique étrangère, auteur d’une Histoire de Russie dont nous avons rendu compte ici même, cette fois, consacré de vastes recherches et un travail énorme à l’Histoire d’Espagne. Ce livre de plus de 600 pages est le résultat d’un séjour de six années passées dans la péninsule. L’auteur a eu l’occasion de se familiariser avec les archives les plus importantes et de faire des investigations du plus rare intérêt, dans certains fonds, tels que ceux du ministère d’État ou d’autres collections officielles. Sans négliger la partie anecdotique et pittoresque (le livre est joliment illustré), l’auteur s’est surtout attaché à donner de chaque période sa caractéristique essentielle, et sa tournure d’esprit philosophique lui a permis de dégager les lois d’une histoire qui sont restées, pour la plupart, une énigme. Lire la suite

  p. 561-562

Jean-Jacques Chevallier : Mirabeau, un grand destin manqué  ; Éditions Hachette, 1947 ; 304 pages - Edmond Delage

Il semble que tout ait été déjà dit sur le singulier et génial personnage, notamment après le beau livre de Louis Barthou. L’auteur a su pourtant renouveler ce sujet en tirant parti de toutes les ressources de la documentation la plus récente, française et étrangère. Il a, surtout, eu l’art de suivre et d’évoquer pas à pas, en tous ses méandres, et Dieu sait s’ils furent nombreux et compliqués, le comportement du tribun, sa politique à double jeu constant, son art oratoire incomparable, éclairé de nombreuses et abondantes citations, ses dons psychologiques et politiques uniques, qui firent de lui le grand conducteur spirituel de la Révolution, à ses débuts. Il n’empêche que tant de talents et d’efforts, minés par le manque de moralité, n’aboutirent finalement qu’à un fiasco, opportunément voilé par une mort prématurée. Lire la suite

  p. 562-563

Claude-Joseph Gignoux : Restauration 1814-1821  ; Éditions Robert Laffont, 1947 ; 360 pages - Edmond Delage

M. Claude-Joseph Gignoux, à qui nous devons, non seulement des études économiques qui resteront classiques, mais de beaux travaux historiques sur Colbert et Turgot, a brossé, en un élégant volume, l’histoire des restaurations de 1814 à 1821. On n’y trouve, à vrai dire, aucune découverte sensationnelle, mais on ne peut pas manquer d’être frappé par l’élégance et le sens historique qui marquent ce récit. Lire la suite

  p. 563-563

Samuel A. Goudsmit : Alsos  ; Henry Schuman, 1947 ; 259 pages - Edmond Delage

Parmi les livres les plus intéressants publiés sur la dernière guerre, figure celui de l’Américain Samuel A. Goudsmit, né en Hollande, professeur réputé de physique à l’Université de Michigan. C’est lui qui dirigeait une mission militaro-scientifique baptisée Alsos qui avait pour devoir de suivre l’avance des armées alliées et de rassembler, au plus vite, les informations possibles sur les recherches scientifiques allemandes, relatives à la guerre. L’Alsos remplit particulièrement sa tâche et son chef put se livrer à de fort intéressantes considérations sur l’œuvre de guerre des savants allemands. Si ceux-ci réussirent sur quelques points importants, tels que l’avion à réaction et les armes fusées, ils échouèrent, par contre, dans le domaine atomique où ils disposaient d’un nombre de travailleurs spécialisés dans les recherches relatives à l’uranium absolument insuffisant. Lire la suite

  p. 563-563

Revue Défense Nationale - Avril 1948 - n° 047

Revue Défense Nationale - Avril 1948 - n° 047

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Avril 1948 - n° 047

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