La bataille aérienne
On a cru pendant longtemps qu’une armée aussi nouvelle que l’armée de l’Air aurait des règles d’emploi propres et que les grands principes de la guerre ne s’appliqueraient pas à elle, soit que son caractère essentiellement technique en faisant quelque chose de très particulier, il n’était même pas besoin d’en donner les raisons, soit, plus souvent, parce qu’on ne reconnaissait pas en l’armée de l’Air une armée, mais simplement une arme qui n’aurait qu’à travailler dans le sein et au profit des armées de surface.
La deuxième guerre mondiale a montré l’erreur de ces opinions si répandues chez les grands chefs avant cette guerre. Or, il y a une guerre aérienne, comme il existe une guerre navale et une guerre terrestre. Leurs interactions sont extrêmement puissantes, beaucoup plus directement sensibles même qu’autrefois entre les guerres terrestres et maritimes. Mais cette guerre aérienne existe et elle obéit, comme les autres, aux grands principes de la guerre.
On sait qu’un de ces principes est la recherche de la bataille, parce que, sans, victoire préalable, aucune armée ne peut remplir le rôle pour lequel elle est faite : seule la victoire navale permettra la libre circulation des flottes militaires amies, de transport ou marchandes ; seule la victoire terrestre permettra à l’armée de terre d’occuper le territoire de l’ennemi, but essentiel de la guerre ; enfin, seule la victoire aérienne permettra à l’armée de l’Air d’avoir la liberté du ciel, qu’il soit ami ou ennemi, sans laquelle elle ne pourrait ni protéger le territoire ami, ni attaquer le territoire ennemi, ni aider les autres armées dans l’exécution de leurs missions.
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