Mai 1948 - n° 048

La politique coloniale, qui est la gloire la plus certaine de la Troisième République, lui confère également aux yeux de l’histoire sa plus grande originalité. Aucun régime en effet ne l’avait, auparavant, ni pratiquée, ni même conçue. L’ancienne monarchie avait bien constitué un empire exotique, mais sans ériger l’expansion française outre-mer en doctrine, sans en faire à proprement parler une politique nationale, — ce qui explique que la France du Bien-Aimé perdit cet empire sans s’en apercevoir ou tout au moins sans y prêter grande attention. Si, plus tard, la Restauration conquit en Algérie une tête de pont que la Monarchie de Juillet, le Second Empire surent étendre et consolider, cette œuvre hautement méritoire, destinée à devenir splendide, fut exclusivement locale, sans préfigurer en quoi que ce soit les futurs destins « impériaux » (1) de la France. Lire les premières lignes

  p. 571-583

On a cru pendant longtemps qu’une armée aussi nouvelle que l’armée de l’Air aurait des règles d’emploi propres et que les grands principes de la guerre ne s’appliqueraient pas à elle, soit que son caractère essentiellement technique en faisant quelque chose de très particulier, il n’était même pas besoin d’en donner les raisons, soit, plus souvent, parce qu’on ne reconnaissait pas en l’armée de l’Air une armée, mais simplement une arme qui n’aurait qu’à travailler dans le sein et au profit des armées de surface. Lire les premières lignes

  p. 584-596
  p. 597-606

Le présent article traite des télécommunications dans le domaine tactique. Un précédent article était consacré à l’étude des télécommunications dans leur rapport avec la stratégie d’une troisième guerre mondiale. Lire les premières lignes

  p. 607-627
  p. 628-640

Le rapprochement des deux expressions « batailles de chars » et « Antiquité » peut faire sourire. Pourtant on trouve des chars de guerre sumériens dès 3000 avant J.-C. et, grâce aux inscriptions murales ou aux textes sur papyrus qui ont pu arriver jusqu’à nous, nous avons des connaissances assez précises sur les chars des peuples de l’Orient ancien (Égypte, Mésopotamie, Asie-mineure). Lire les premières lignes

  p. 641-656

Cet article est un chapitre de La prochaine guerre, actuellement sous presse aux Éditions Berger-Levrault. Lire les premières lignes

  p. 657-669

Chroniques

La loi relative à l’incorporation de la classe 1948 a été votée le 20 mars 1948 par l’Assemblée nationale. Elle autorise le Gouvernement, par dérogation aux prescriptions des articles 10 et 11 de la loi du 31 mars 1928, sur le recrutement de l’armée, à procéder, au cours de l’année 1948, à l’appel sous les drapeaux des jeunes gens âgés de vingt ans et à incorporer ce contingent en deux fractions égales. Celles-ci sont définies par une répartition territoriale des jeunes gens « qui tiendra compte des caractéristiques économiques des départements et des périodes de plein-emploi de la main-d’œuvre ». Cette loi dispose également que les jeunes Français en résidence à l’étranger et légalement astreints à accomplir leur service actif en sont dispensés sur leur demande ; elle précise qu’ils suivent dans la disponibilité et les réserves le sort de leur classe d’âge. Elle étend, enfin, à la classe 1948, certaines dispositions d’allègement prévues pour la classe 1947. Lire les premières lignes

  p. 670-674
  p. 674-679
  p. 680-685
  p. 685-689
  p. 689-694
  p. 694-699

Bibliographie

Major Eddy Bauer : La guerre des blindés  ; Éditions Payot, 1947 ; 640 pages - Ch. C. B. (de)

Après le Deuxième conflit mondial des éditions G.P. et l’Histoire Militaire de la deuxième guerre mondiale du général Chassin, le major Eddy Bauer, de l’armée fédérale helvétique, nous retrace « les Opérations de la Seconde Guerre mondiale sur les fronts d’Europe et d’Afrique ». L’auteur n’est pas inconnu. Au temps de l’occupation allemande, alors que la propagande ennemie s’efforçait d’étendre son voile obscurcissent sur une Europe asservie, les lecteurs de la zone libre aimaient retrouver chez ce rédacteur averti de la Revue Militaire Suisse, de l’hebdomadaire Curieux et de la Tribune de Genève ce ton d’objective compétence et de libre critique qui leur donnait la joie si rare de « comprendre » et, partant, d’espérer… Lire la suite

  p. 700-702

Albert Ducrocq : Les armes secrètes allemandes  ; Éditions Berger-Levrault, 1947 ; 252 pages - A. R.

Ce livre est très intéressant sous bien des rapports : il comporte un exposé très nourri des armes nouvelles sur lesquelles compta Hitler jusqu’à la dernière minute pour renverser la décision à son avantage. Leur emploi militaire fut décidé dès 1941 après l’échec des années allemandes devant Moscou et Leningrad. Une industrie de guerre toute nouvelle fut à créer pendant que se poursuivaient les combats retardateurs de la Wehrmacht en Russie, en Italie, puis en France après les débarquements alliés. Il fallut poursuivre le ravitaillement des armées en opérations et c’est pourquoi l’industrie allemande ne put pas obtenir de bombes atomiques, car seule la puissance industrielle des États-Unis leur permettait de faire l’effort nécessaire, tout en équipant leurs armées du matériel le plus moderne et le plus nombreux. Lire la suite

  p. 702-703

Albert Vallet : Le problème militaire de la IVe République  ; Éditions Seguila, 1947 ; 189 pages - Henry Freydenberg

Dans son excellente préface du livre de M. Albert Vallet, le Président Herriot cite deux phrases du Maréchal Foch qui, dans leur raccourci imagé, veulent dire « une organisation cohérente », « des chefs instruits ayant de la décision et du caractère ». C’est à la recherche de ces deux facteurs que l’auteur s’est livré dans son étude Le problème militaire de la IVe RépubliqueLire la suite

  p. 703-704

Pierre Cornet : La politique des salaires depuis la guerre  ; Librairie du Recueil, 1947 ; 204 pages - Edmond Delage

À quoi tient l’homme ? D’abord à la vie, à la santé, immédiatement ensuite à un salaire le mettant en mesure de satisfaire ses besoins élémentaires, comme ceux qui sont nés du développement de la civilisation, à une juste récompense de ses efforts, exprimée en monnaie. Pour les économistes, simple élément du coût de revient à côté des matières premières, des dépenses de machines, la rémunération envisagée, dans son sens le plus large, est bien davantage le point de cristallisation de toutes les aspirations sociales, le lieu géométrique de toutes les revendications. Lire la suite

  p. 704-705

Général Aimé Doumenc : Dunkerque et la campagne de Flandre  ; Éditions Arthaud, 1947 ; 318 pages - M.

Les événements dramatiques, dont les armées du Nord furent les victimes du 10 mai au 4 juin 1940, n’avaient été traités, jusqu’ici, que de façon sommaire dans des ouvrages embrassant l’ensemble de la campagne de 1940 et consacrés beaucoup plus à l’accusation ou à la défense du Haut-commandement qu’à l’étude détaillée des opérations. Le présent ouvrage répond à un tout autre but. S’interdisant toute incursion dans le domaine de la stratégie critique, le général Doumenc, qui a suivi pas à pas les unités de la Ire Armée, nous présente un tableau extrêmement vivant de leurs mouvements et de leurs combats. Lire la suite

  p. 705-706

Général Maurice Gamelin : Servir. T. III : La guerre, septembre 1939-19 mai 1940  ; Éditions Plon, 1947 ; 533 pages - T. A.

Ce livre est le troisième et dernier volume des mémoires publiés par l’ancien généralissime de mai 1940, sous un titre modeste mais habilement calculé pour décourager dès l’abord toute critique malveillante. L’auteur nous a, d’ailleurs, prévenus que ce n’était là qu’un extrait de la « contribution personnelle » qu’il se proposait d’apporter aux historiens de l’avenir. Lire la suite

  p. 706-707

Colonel Jean Goutard : Le Corps expéditionnaire français dans la campagne d’Italie  ; Éditions Charles Lavauzelle, 1947 ; 250 pages - Henry Freydenberg

Le général de Monsabert, dans sa préface, indique les caractéristiques du Corps expéditionnaire français : vieille armée d’Afrique dotée des moyens modernes, ayant conservé ses qualités d’endurance, d’entrain, de résolution et animée de la volonté de vaincre, sous les ordres du général Juin, chef prestigieux, qui s’est révélé un grand capitaine. Lire la suite

  p. 707-708

Pierre Nord (lieutenant-colonel breveté Brouillard) : Mes camarades sont morts. T. I et T. II  ; Éditions des Champs-Élysées, 1947 ; 284 et 262 pages - R.

Le nouveau livre de Pierre Nord révèle au public les réalités d’un service de défense nationale dont on ne parlait, jusqu’à la dernière guerre, que prudemment et par prétention. Ce lecteur y apprendra que, dans l’ombre, en tête et au-dessus des « réseaux » de renseignements surgis d’un réflexe contre l’occupant et d’une volonté de libération, un grand organe s’identifiant avec nos réflexes nationaux les plus anciens et les plus profonds, taisant pudiquement ses sacrifices et ses morts, livrait à l’ennemi une lutte sans armistice ni trêve, et surclassait ses adversaires : c’était notre service des renseignements. Introduit depuis longtemps dans l’Ost allemand – septembre 1871 ! – il en connaissait les forces invisibles, en dénonçait les points faibles, et rouvrait à la France et à ses alliés les voies de la victoire un instant obstruées. À ce titre, on ne voudrait qu’approuver et applaudir. Car il est malheureusement hors de doute que l’ignorance des foules à l’égard du SR français, lui a valu plus d’un trait d’injustice, et à notre défense nationale plus d’une hésitation, quand celle-ci pouvait être mortelle. On voudrait pouvoir dire que le talent, et le cœur de Pierre Nord ont fait œuvre pie. Lire la suite

  p. 708-709

Revue Défense Nationale - Mai 1948 - n° 048

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