Le rapprochement des deux expressions « batailles de chars » et « Antiquité » peut faire sourire. Pourtant on trouve des chars de guerre sumériens dès 3000 avant J.-C. et, grâce aux inscriptions murales ou aux textes sur papyrus qui ont pu arriver jusqu’à nous, nous avons des connaissances assez précises sur les chars des peuples de l’Orient ancien (Égypte, Mésopotamie, Asie-mineure).
Pages d'histoire - Les batailles de chars dans l'Antiquité
Le rapprochement des deux expressions « batailles de chars » et « Antiquité » peut faire sourire. Les chars de combat ne sont-ils pas d’invention toute récente ? Certes, si l’on prend le terme chars de combat dans son sens strict actuel, on évoque aussitôt ces monstres d’acier, engins blindés chenillés porteurs d’armes lourdes à grande puissance de feu et qui réclament pour leur fabrication les connaissances techniques les plus modernes et la mise en œuvre de la plus récente technique métallurgique. En ce sens, évidemment, les chars de combat ne remontent pas au-delà de l’époque de leur glorieuse création par le colonel Estienne. Mais si, au contraire, on ne retient que le mode général d’action ou les effets de ces armes spéciales, on peut, à bon droit, grouper sous le vocable char tout engin permettant aux guerriers de développer la puissance de choc et d’exploiter cette puissance. En bref, on peut appeler char tout engin susceptible d’agir dans la bataille par lui-même — et quels que soient les projectiles qu’il émet — principalement par sa force vive. À ce titre, les chars étaient connus des Anciens et les batailles de chars remontent à la plus haute antiquité.
On trouve des chars de guerre sumériens dès 3000 avant J.-C. et, grâce aux inscriptions murales ou aux textes sur papyrus qui ont pu arriver jusqu’à nous, nous avons des connaissances assez précises sur les chars des peuples de l’Orient ancien (Égypte, Mésopotamie, Asie mineure). L’emploi de la charrerie dans le combat a même précédé celui de la cavalerie dont elle avait à peu près le même usage tactique et l’efficacité. Et si la cavalerie proprement dite a été à certains moments préférée pour ses qualités manœuvrières et sa plus grande mobilité, la supériorité du « plus lourd » a été cependant souvent reconnue, notamment à l’époque où l’éléphant servit d’arme de guerre et fut préféré au cheval, attelé ou non. Nous examinerons ce qu’étaient les chars chez les peuples de l’Orient ancien qui les ont le plus couramment et savamment employés (Égyptiens, Hittites, Assyriens) et nous terminerons par cette charrerie spéciale d’Annibal, constituée par des éléphants.
Le plus ancien document que nous possédons sur les chars de guerre est la stèle en calcaire du musée du Louvre (dite Stèle des Vautours), provenant du temple de Ninghirsou, en Chaldée. On y voit le roi Idinghiranaghin qui régnait à Lagash en Chaldée, vers 3200 avant J.-C., debout sur son char, en tête de ses troupes. À cette époque, le roi seul paraît combattre sur un char attelé d’onagres. L’arme spéciale du roi est un bâton recourbé, terminé probablement d’une pointe métallique, et comparable au sceptre des Pharaons. C’est le houqou des Égyptiens, qui paraît être une arme de jet analogue au boumerang.
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