Devenue acteur global, l’Union européenne s’est dotée d’une Stratégie de sécurité, officiellement adaptée par le Conseil européen en décembre 2003. Grille de lecture des menaces de ce monde, cette Stratégie a trois objectifs : opposer des parades efficaces et ciblées aux différentes menaces, en exploitant toute la panoplie de moyens, pas seulement militaires dont nous disposons ; créer un cercle de bonne gouvernance à nos frontières orientales et sur le pourtour de la Méditerranée ; renforcer l’efficacité du multilatéralisme, et donc l’ONU et le partenariat transatlantique UE-Otan. L’Europe s’affirme ainsi en acteur global contribuant à la sécurité internationale.
Stratégie de sécurité de l'Union européenne
L’Union européenne dispose désormais de sa propre stratégie de sécurité. Cette stratégie repose sur un constat simple et irréfutable : l’Europe est devenue un acteur global. Pour cette raison, il lui incombe d’être capable de s’engager préventivement pour faire face aux problèmes du monde. L’ambition est forte, mais l’enjeu est de taille : renforcer l’efficacité du système multilatéral et construire la sécurité dans son voisinage. Telles sont les principales lignes de force de la stratégie adoptée par le Conseil européen en décembre 2003.
Promouvoir nos valeurs et défendre nos intérêts
La date n’est pas neutre quelques mois après la crise irakienne et quelques autres mois avant l’élargissement de l’Union européenne. On devine mieux la portée de l’acte adopté, non pas par les 15, mais bien par les 25 chefs d’État et de gouvernement de l’Europe nouvelle. En d’autres époques, ce nouveau pari européen n’aurait pas manqué d’être interprété comme une simple gageure. C’était compter sans la dynamique de la Politique étrangère et de sécurité commune (Pesc). C’était compter surtout sans un impératif majeur : forte de 450 millions de personnes et produisant le quart de la richesse mondiale, l’Europe n’a d’autre choix que de faire face à ses responsabilités. Celle de promouvoir les valeurs et de défendre les intérêts que partagent ses États membres et ses citoyens. Celle aussi d’assumer toute sa part dans la sécurité internationale.
L’UE, acteur global
Pour ce faire, la Stratégie européenne de sécurité propose une vraie grille de lecture des menaces de ce monde. Une telle définition marque déjà en soi un progrès considérable : non contentes de surmonter les divergences apparues durant la crise irakienne, nos vingt-cinq capitales se mettent d’accord pour définir, ensemble et d’elles-mêmes, les conditions et les enjeux de la sécurité de l’Europe et tracer les voies qui permettront de construire un monde plus sûr et plus solidaire ; vingt-cinq capitales d’un même continent se rassemblent pour donner une définition commune du terrorisme, traiter de front et à la source cette menace autant que les risques liés aux conflits régionaux ou à la prolifération des armes de destruction massive (ADM), considérer que le renforcement de la sécurité internationale passe bien sûr par la lutte contre la nouvelle criminalité internationale mais aussi par la lutte contre l’extrême pauvreté ou par la meilleure répartition des fruits de la mondialisation.
Il reste 73 % de l'article à lire
Plan de l'article