L'immixtion des États-Unis dans l'Orient arabe résulte d'un long et patient travail de sape initié dès le début du XIXe siècle et visant à évincer les Ottomans puis les Britanniques de leur chasse gardée. Si la Première Guerre mondiale, du fait même de ses conséquences sur l'échiquier régional (disparition de l'Empire ottoman), offre aux Américains l'occasion d'intervenir directement au Proche et Moyen-Orient, c'est surtout le second conflit mondial qui leur permet de devenir les nouveaux maîtres du jeu. En 1945, mus par un irrépressible attrait de l'or noir et désireux de s'associer à un partenaire solide dans la région, les dirigeants américains scellent avec la jeune Arabie saoudite une alliance stratégique qui fait des États-Unis une puissance majeure dans la zone. Les premières années de la guerre froide leur permettent ensuite de renforcer leurs positions.