Le 11 septembre 2001 a propulsé le reste du monde sur la scène politique américaine. Cette date a représenté ce que Paul Johnson de la Hoover Institution a qualifié de « grand réveil des États-Unis » qui, pour la première fois, réalisaient que leur globalité n’était limitée par aucune frontière.
Au lendemain du 11 septembre, l’Amérique bénéficiait d’un capital mondial de sympathie sans précédent. Le journal Le Monde titrait avec raison « Nous sommes tous Américains ». Près de trois années plus tard, l’Amérique est l’objet d’une contestation mondiale sans équivalent. Comment comprendre un tel phénomène sans expliquer que les néo conservateurs ont instrumentalisé la peur et tenté de transformer toute contestation interne en antipatriotisme et toute critique externe en antiaméricanisme.
Au moment où le monde se faisait hostile, l’école néo conservatrice a eu pour stratégie d’utiliser cette fenêtre d’opportunité pour passer de la posture hégémonique classique à celle de « benevolent empire » prétendant instaurer un nouvel ordre mondial. Avec l’élection présidentielle du 2 novembre, l’Irak risque toutefois d’être le champ d’expérimentation susceptible de remettre en cause la prétendue cohérence de cette nouvelle stratégie de puissance.