Discours du président de la République à l'occasion de la clôture de la Conférence des Ambassadeurs, Palais de l'Élysée, vendredi 27 août 2004. Lire la suite

  p. 7-20

Euronaval

L’industrie navale européenne apparaît aujourd’hui à la croisée des chemins, après avoir connu au cours des dernières décennies de profondes restructurations. Dans le domaine civil, elle apparaît fortement fragilisée, tandis que dans le domaine militaire, elle reste trop morcelée, tout en offrant de réelles opportunités de consolidation.  Face à ces enjeux, les entreprises comme les pouvoirs publics doivent définir des stratégies volontaristes, car les choix qui seront faits dans les années à venir conditionneront, sans nul doute, la pérennité et le développement de cette industrie en Europe.

  p. 21-32

Au niveau mondial, le secteur naval de défense représente un chiffre d’affaires de 25 à 30 milliards d’euros par an. L’Europe détient 30 % de ce marché, et ce dynamisme lui vaut d’occuper le second rang mondial derrière les États-Unis, qui possèdent 36 % des parts de marché. Le reste est détenu par l’Asie (26 %) et les autres pays du monde. Cependant, la pression américaine et la forte concurrence technologique et économique en provenance de l’Asie font peser une menace réelle sur l’activité et l’autonomie de l’industrie navale européenne.   Celle-ci ne dispose pas à ce jour d’une offre organisée et s’engage actuellement dans une évolution à caractère institutionnel, économique et stratégique profonde. DCN, acteur majeur de ce secteur, a tous les atouts pour participer pleinement à cette évolution.

  p. 33-37

Depuis sa création en juillet 2000, EADS s’est imposé comme un acteur majeur dans le domaine aéronautique et spatial.  EADS se développe sensiblement dans le secteur de la défense, cette activité devant doubler en terme de chiffre d’affaires d’ici à 2005. Pour ce qui concerne le domaine naval, EADS dispose de toutes les compétences nécessaires en tant que systémier, sous systémier, équipementier et surtout comme maître d’oeuvre de systèmes complexes, s’appuyant sur son expérience de grand groupe européen intégré, souvent cité en exemple. Dans le cadre des restructurations envisagées de la construction navale européenne, EADS compte apporter cette expérience de réussite et jouer pleinement son rôle en tant que partenaire des autres groupes impliqués dans cette industrie.

  p. 38-46

Frappe de haute précision à longue portée, partout où c’est utile, simultanément sur plusieurs théâtres distincts et éloignés s’il le faut, selon le rythme choisi, maintenant ou à tout moment planifié requis par l’autorité : c’est la capacité stratégique qu’offre le missile de croisière naval déployé librement en mer à bord des frégates, destroyers et sous-marins. En effet, la réactivité de ces plates-formes maintenues en nombre et en sécurité tout en restant à portée des cibles s’inscrit dans la durée, d’une façon qui les distingue des autres porteurs. Lire les premières lignes

  p. 47-60

Ensemble de vingt-cinq États, forte de 450 millions d’habitants, produisant un quart de la richesse mondiale, l’Union européenne (UE) est devenue un acteur dont l’ambition, désormais affichée, est de peser sur les affaires du monde à l’aune de son poids économique et humain. Si pendant une quarantaine d’années les priorités de la construction européenne furent d’abord d’ordres économique et budgétaire, la définition d’une politique étrangère et de sécurité commune (Pesc) incarne désormais cet ardent désir de bâtir un avenir en commun. Les opérations militaires récemment conduites par l’UE en Macédoine, puis au Congo, ont traduit en acte cette volonté. L’Europe de la défense est désormais une réalité qu’il convient de conforter. L’avenir de la Marine nationale, son emploi, tout comme la constitution de cette composante navale d’un dispositif de défense aujourd’hui national, et demain européen, s’inscrivent résolument dans cette dynamique. Lire les premières lignes

  p. 61-68

Nucléaire militaire (suite)

Longtemps associée à la guerre froide, la dissuasion est, à l’aube de ce XXIe siècle, toujours d’actualité. Le 40e anniversaire des Forces aériennes stratégiques (Fas) est l’occasion de rappeler le rôle et la place de la composante nucléaire aéroportée ; il nous rappelle aussi que c’est cette composante qui, un certain 19 juillet 1966, conféra à la France son indépendance stratégique. Sa modernisation et sa pérennité contribueront sans aucun doute à conforter une autonomie stratégique dépassant le seul périmètre de l’Hexagone.

  p. 69-75

Après avoir rappelé les données permanentes de la prolifération et les dispositifs mis en place par la communauté internationale pour y faire obstacle, l’auteur montre que c’est désormais essentiellement en Asie qu’elle se situe ; un « véritable marché noir », s’y étant créé. Que va-t-il résulter de tout cela pour l’avenir de la stratégie de dissuasion nucléaire ? Pour finir l’auteur exprime sa nostalgie devant cette dérive et par suite la perspective de l’inutilité des moyens consacrés à cette stratégie « pacifiante »...

  p. 76-98

La prolifération des armes de destruction massive, qu’elle soit le fait d’acteurs étatiques ou de réseaux terroristes, constitue une menace clairement identifiée par la communauté internationale. Lire la suite

  p. 99-111

L’Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI), lancée par le président Bush le 31 mai 2003, a pour objectif d’intercepter les transports d’armes de destruction massive, leurs vecteurs et matériels connexes, à destination ou en provenance d’États comme d’acteurs non étatiques, qui suscitent des préoccupations en matière de prolifération. Cette initiative, qui met en oeuvre des moyens coercitifs pour lutter contre la prolifération, fait actuellement l’objet d’un processus visant à renforcer sa légitimité et sa légalité internationales.

  p. 112-123

Repères - Opinions - Débats

Le 11 septembre 2001 a propulsé le reste du monde sur la scène politique américaine. Cette date a représenté ce que Paul Johnson de la Hoover Institution a qualifié de « grand réveil des États-Unis » qui, pour la première fois, réalisaient que leur globalité n’était limitée par aucune frontière. Lire la suite

  p. 125-136

La situation géopolitique actuelle est marquée par la primauté des États-Unis, qui laisse cependant apparaître quelques fissures, et par la montée en puissance d’États ou groupes d’États qui se disent partisans d’un multipolarisme. Réalité ou instrument de gestion de l’hégémonie américaine ? Cette situation est potentiellement dangereuse. Il ne reste que quelques années pour agir.

  p. 137-148

Depuis le 11 septembre 2001, les États sont engagés dans la lutte contre le terrorisme. Ils se heurtent ainsi à un problème : comment développer une stratégie efficace contre un ennemi, à bien des égards, non quantifiable avec des outils conceptuels classiques et des moyens d’une efficacité très limitée ? Les grands principes de la mécanique quantique suggèrent un parallèle intéressant pour une stratégie susceptible de proposer des ripostes adaptées aux menaces terroristes. À un ennemi microscopique à l’échelle de l’État, sans cesse en mouvement, à la fois corps et onde, et qui a le chaos pour seul objectif, il faut opposer une stratégie corpusculaire, s’attaquer à ce qui est stable dans ses réseaux, le priver de son pouvoir de rayonnement, le déstabiliser en continu.

  p. 149-161

Lorsque, le 30 avril 1351, le roi Jean le Bon créait les premiers commissaires des guerres, il ne se doutait sans doute pas que cette institution durerait jusqu’au début du XXIe siècle. Survivance d’un passé révolu résistant encore à une « civilianisation » générale ou voie d’avenir pour une administration militaire rénovée, aujourd’hui les trois commissariats sont assurément à la croisée des chemins de leur histoire. Qu’il s’agisse de la délimitation des programmes de la Loi organique relative aux lois de finances (Lolf) ou plus simplement de la recherche d’une meilleure performance administrative au sein du ministère, la question du regroupement des trois commissariats en un grand service d’administration militaire interarmées est bien d’actualité et devrait retenir toute l’attention des réformateurs. Lire les premières lignes

  p. 162-168

La compétition entre les différents secteurs de l’emploi public ou privé pour le recrutement de la ressource humaine va se renforcer en raison du proche départ à la retraite des importantes classes d’âge nées immédiatement après la Seconde Guerre mondiale.   Le ministère de la Défense s’est par ailleurs engagé depuis plusieurs années dans une démarche de modernisation visant la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences, tant militaires que civils. La mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances va en accentuer les effets par l’identification des besoins au sein de chaque programme. Lire la suite

  p. 169-178

Chroniques

Initiée en 1999, la numérisation de l’espace de bataille (NEB) a pour objectif de garantir à chacun des acteurs militaires menant une opération ou une action particulière, la connaissance des informations qui lui sont nécessaires et la capacité de les traiter et de les exploiter. Cela suppose qu’ils aient accès à toutes les données utiles sur les amis, les ennemis, l’environnement, à tout moment et en tout lieu, quelle que soit leur position hiérarchique. La supériorité qui en résulte doit leur permettre : Lire les premières lignes

  p. 179-183

Quel est le point commun entre la Bulgarie, la Colombie, la Guinée, le Luxembourg, la Tunisie, la Turquie et le Venezuela ? Ces États, au demeurant fort différents, disposent d’une force de police à statut militaire, d’une « gendarmerie », cette institution à l’origine française ayant servi — par-delà la diversité d’appellations et de traditions — de modèle qui s’est développée à la faveur des guerres de la Révolution et de l’Empire, du mouvement de décolonisation et, plus récemment, de l’effondrement du bloc communiste dans l’Europe de l’Est. Les relations historiques, les intérêts communs, les profondes similitudes entre la quarantaine de forces de police à statut militaire implantées de par le monde constituent le terrain favorable au développement de relations de coopération multilatérales et bilatérales (1)Lire la suite

  p. 184-186
  p. 187-191

Bibliographie

Jean-David Avenel et Pierre Giudicelli : L'indépendance des pays de la Baltique  ; Économica, 2004 ; 191 pages - Pierre Morisot

On ne pouvait sans doute choisir sujet plus compliqué. Le sous-titre (1918-1920) est réducteur, car ce sont bien « sept ans de conflit » qui animèrent les rivages de la Baltique au cours et à la suite de la Grande Guerre. Rivalités internes, polémiques frontalières, ambitions personnelles et surtout interventions des Puissances, on ne saurait guère trouver l’équivalent que dans l’Italie des Guelfes et des Gibelins, ou aux Pays-Bas de la Renaissance. Lire la suite

  p. 193-193

Jean-François Rebora : La convention de 1989 sur l'assistance maritime  ; Presses Universitaires d'Aix-Marseille, Faculté de droit et de science politique, 2003 ; 538 pages - Jean-Paul Coquinot

Le 23 septembre  1910, à Bruxelles, une convention internationale a été signée, fixant des règles uniformes en matière d’assistance maritime. Ratifiée par le Parlement français en 1912, elle a fait l’objet de la loi du 29 avril 1916 sur l’assistance et le sauvetage maritime. À la suite du naufrage du paquebot Afrique en 1920 (565 victimes) faute d’un puissant remorqueur disponible, un réseau de quatre stations d’assistances à Brest, Saint-Nazaire, Le Verdon et Marseille, avec des remorqueurs de 1 000 chevaux, a été mis en place en 1923 par l’Union française maritime, sous convention avec l’État. Les navires secourus (72 en dix ans) l’ont été dans le cadre de la convention de Bruxelles, qui a également servi à déterminer les rémunérations d’assistance. À la suite du naufrage du pétrolier Amoco Cadiz en 1978 (223 000 tonnes de pétrole répandus), trois stations d’assistance ont été recréés en 1979 à Cherbourg, Brest et Toulon, avec des remorqueurs civils, affrétés par la Marine nationale, de 12 800 à 9 600 ch. Ils ont œuvré, toujours sous la convention de 1910 (assistant à Brest, 209 navires en 21 ans). Lire la suite

  p. 193-194

Patrick Bouvier : Déserteurs et insoumis  ; Athéna, Québec, 2003 ; 149 pages - Pierre Morisot

Le sous-titre apporte une utile précision : « Les Canadiens français et la justice militaire (1914-1918) ». Voici un petit livre instructif pour un lecteur français nourri de Maria Chapdelaine, de gentille alouette et de mémorial de Vimy. Sans porter aucunement atteinte au souvenir de l’héroïsme des combattants de l’Artois, l’auteur, universitaire, s’écarte de l’image d’Épinal pour exposer les motifs, après tout fort compréhensibles, du manque certain de passion de beaucoup de nos cousins québécois pour aller patauger dans une boue que leurs ancêtres avaient peut-être déjà remuée auparavant. Lire la suite

  p. 195-195

Pour l’Indochine, l’année 1950 est l’année charnière qui voit, après le recul des troupes franco-vietnamiennes, l’infiltration vietnamienne en haute région tonkinoise dont le but est d’étendre son influence idéologique et militaire. Lire la suite

  p. 195-196

Jean-François Roulot : Le Crime contre l'humanité ; L'Harmattan, 2002 ; 442 pages  ; L'Harmattan, 2002 ; 442 pages - Christophe Charnay

L’ouvrage, présenté à l’origine sous forme de thèse de doctorat, vient compléter la littérature juridique sur la notion de crime contre l’humanité et sur son application. À l’origine dégagée en réaction contre les atrocités nazies, quoique ses racines soient plus anciennes, cette notion a connu une évolution cahotante depuis Nuremberg. D’abord abandonnée, elle réapparaît au début de la dernière décennie du XXe siècle, pour réprimer les crimes commis en ex-Yougoslavie, dans le cadre de tribunaux ad hocLire la suite

  p. 196-197

John Keegan : La Première Guerre mondiale  ; Perrin-Agnès Vienot, 2003 ; 553 pages - Christophe Charnay

Encore un livre de plus sur ce conflit sanglant qui a bouleversé l’ordre du monde occidental du début du XXe siècle… et pourtant, après les nombreux ouvrages de Pierre Miquel, ou de Max Weber, après les lettres de poilus et autres recueils de dessins, il reste une place particulière pour celui-ci. Il s’agit cette fois beaucoup plus d’une histoire militaire de ce conflit. Précisément, John Keegan, professeur à l’université de Princeton, est un spécialiste et il est servi ici par une très bonne traduction. L’auteur, après avoir analysé les attitudes craintives des États européens, les poussant à des calculs stratégiques dont le plus célèbre exemple est le plan Schlieffen (mais qui avait son pendant en France), nous fait suivre presque au jour le jour l’évolution de la crise diplomatique issue de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, les erreurs de chacun des protagonistes qui ont mené l’Europe au chaos. Lire la suite

  p. 197-198

Jean Lassaque : Le croiseur Émile Bertin, 1933-1959  ; Marines éditions, 2004 ; 95 pages - Bertranne Fraisse

Jean Lassaque – un des meilleurs spécialistes des bâtiments légers de la Marine nationale des années 1930 – nous présente dans cet ouvrage une étude minutieuse du parcours du croiseur mouilleur de mines Émile Bertin, une des plus belles réussites des chantiers navals de l’entre-deux-guerres. Lire la suite

  p. 198-198

Revue Défense Nationale - Octobre 2004 - n° 668

Revue Défense Nationale - Octobre 2004 - n° 668

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Octobre 2004 - n° 668

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