Après l'expérience de la dernière guerre, certains doutes ont été formulés sur l'intérêt que pourraient dorénavant présenter les chemins de fer dans l’hypothèse d'un conflit armé. Les controverses échangées à ce sujet ont cependant, fait apparaître que la mise en place et l'entretien de millions d'hommes, ainsi que la conduite de la bataille, exigeraient encore la participation d'un mode de transport particulièrement bien outillé pour assurer des déplacements à la fois rapides et massifs.
Le chemin de fer est, à coup sûr, facilement vulnérable. Mais on ne doit pas perdre de vue que, si, lors du débarquement en Normandie, sa paralysie a été totale dans la zone de la bataille et même au delà, c'est à cause de la supériorité de l'aviation alliée et des destructions opérées par la Résistance française. De telles circonstances peuvent ne pas se représenter. De plus, la rapidité avec laquelle il est possible de rétablir des voies atteintes par un bombardement aérien a montré que l'on devait compter sur le chemin de fer, même au plus fort du combat.
C'est pourquoi il nous a paru intéressant de consacrer une étude à notre réseau national. L'auteur retrace quelle a été, dans le cadre de l'évolution générale des chemins de fer français, l’œuvre de la SNCF depuis dix ans.