Encore isolée en Europe et en opposition complète avec Washington, Paris prône une meilleure intégration de la Chine dans le concert stratégique mondial en militant notamment pour la levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes. Héritière de l'histoire passionnée des relations franco-chinoises qui gagneraient à plus de pragmatisme, cette initiative, qui tourne la page de la « menace chinoise », place la France dans une position très avancée, difficile à tenir face à l'hostilité des États-Unis et dans un contexte où l'appui des autres pays de l'UE reste très mesuré.
Les relations franco-chinoises : contrats, connivence stratégique et passion culturelle
Longtemps elles ont été plutôt culturelles et assez peu politiques et encore moins économiques. Aujourd’hui les choses changent : la politique, voire la stratégie, accompagnent le développement des relations commerciales.
À l’évidence nos dirigeants pensent qu’une vision européenne globale, visant à contourner l’unilatéralisme américain par la Chine, pourrait à la fois contrebalancer la toute-puissance de Washington sur la scène mondiale et revigorer les échanges économiques franco-chinois.
Il est vrai que la Chine a peut-être atteint un moment de son développement où la technologie française dans les domaines du transport (avions, hélicoptères, TGV), de l’énergie nucléaire civile, des infrastructures (autoroutes, aéroports, barrages), de l’urbanisme et de l’environnement est de mieux en mieux adaptée aux besoins de la Chine en développement. À ce niveau de choix commerciaux et technologiques qui engagent l’avenir pour de longues décennies, le resserrement des liens stratégiques est à l’évidence un atout, même si le pari n’est pas sans risques.
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