Les relations entre Abdelaziz Bouteflika et l'armée algérienne sont tumultueuses, au lendemain de son accession à la présidence de la République en avril 1999. Sa politique et ses déclarations, sa conception et son exercice de la fonction présidentielle suscitent l'hostilité de généraux qui l'ont porté au pouvoir. Le Premier ministre Ali Benflis, fort de ses succès et du soutien d'une partie de l'armée, renforce son contrôle sur le FLN dans la perspective d'une candidature à l'élection présidentielle du printemps 2004. Abdelaziz Bouteflika mobilise les moyens de l'État pour tenter de reprendre la direction du parti et pour remporter ce scrutin. Il est finalement réélu triomphalement, les généraux n'ayant pas réussi à s'entendre pour soutenir un candidat. Cette situation politique inespérée lui permet de reconquérir le FLN, de poursuivre son action de réconciliation entre les Algériens, et d'entreprendre des réformes économiques de grande ampleur, grâce à des revenus pétroliers exceptionnels.