La question du Fezzan et l'Union française
Au moment où le sort de l’ancien empire italien est inscrit au programme des délibérations de Paris, il ne paraît pas inutile de tenter un rapide exposé d’une des questions soulevées par cette Conférence et qui pose le principe de la présence française dans le territoire du Fezzan.
Il n’a pas été envisagé, dans l’étude sommaire donnée ci-dessous, de nous livrer à un examen approfondi de cette importante question ; tout au plus essayerons-nous, après avoir défini rapidement les caractères généraux du Fezzan, de déterminer quelles sont les raisons qui peuvent inciter le Gouvernement français à revendiquer le maintien de notre présence dans cette partie des anciennes colonies italiennes. Il semble que de très nombreux Français, qui attachent cependant le mot de « Fezzan » au nom impérissable du général Leclerc, ignorent à peu près tout d’un territoire ennemi qui, au cours d’une guerre difficile, fut conquis par de seules armes françaises.
Aspect géographique
Le Fezzan est un groupe important d’oasis du Sahara central situé dans une vaste dépression qui peut être limité, au nord : par la Hammada du Tinghert et le Djebel Sodan ; à l’est, par le Djebel Harrouj ; au sud, par le Tibesti et, enfin, à l’ouest, par les avancées du Tassili. Il se compose essentiellement d’une série de vallées dont les bords sont parfois à peine marqués, qui s’égrènent en un long chapelet sinueux de Edri à Brach, Oum el Abid, Sebha, Oubari, Mourzouk, Zouila, sur plusieurs centaines de kilomètres. Ces vallées longent elles-mêmes d’immenses étendues désertiques de sable ou de cailloux et se prolongent vers le sud par les oasis de Gatroun, en direction générale du Tibesti. Dans ces longues vallées, l’eau se trouve assez facilement ; c’est donc là que se concentre la vie du Fezzan proprement dit où 35.000 à 40.000 habitants vivent en se livrant à une assez pauvre agriculture.
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