Grandeur et destin de la vieille Europe : 1492-2004 (essai historique)
L’auteur se propose d’inscrire la construction européenne dans une perspective diplomatique et politique séculaire. L’échec final de toutes les tentatives impérialistes sur le continent a donné aux Européens la certitude que leur pérennité et leur indépendance ne peuvent être assurées que collectivement et dans la concertation.
La nature de l’édification progressive de l’unité européenne est différente du Concert européen du XIXe siècle et sa compatibilité avec les projets américains pour l’Europe est limitée.
L’auteur montre bien (p. 203) l’anachronisme des conceptions diplomatiques du général de Gaulle et (p. 206) l’impasse à laquelle conduisait son projet pour l’Europe. L’ancien ambassadeur en Bulgarie et en Roumanie note que les efforts du président Mitterrand en faveur d’une confédération européenne (p. 253 et s.) ne correspondaient pas aux besoins de l’Europe et ont durablement établi la réputation de rétivité de la France à l’accueil des pays d’Europe centrale dans la famille européenne.
Cette démonstration documentée souffre cependant de quelques travers. L’importance des États dans le monde contemporain semble un peu surévaluée, de même que l’influence de la réconciliation franco-allemande sur le démarrage de la construction européenne. D’autres doctrines, souvent mûries dans l’entre-deux-guerres, et d’autres concepteurs (Marshall/Monnet, Spaak/de Gasperi) ont préparé l’unité européenne. ♦