Analyse de l’ouvrage Enjeux diplomatiques et stratégiques 2005, publié sous la direction de Pascal Chaigneau du Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CDES) aux Éditions Économica.
Parmis les livres - Enjeux diplomatiques et stratégiques 2005
Pour la deuxième année consécutive, le Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CDES) que dirige Pascal Chaigneau (dont les lecteurs de cette revue ont souvent l’occasion d’apprécier les articles) met à notre disposition cet excellent ouvrage de référence (1). Il ne peut être question de résumer ici toutes les contributions de ses 28 auteurs, aussi nous bornerons-nous à donner des « coups de projecteur » sur celles qui ont retenu particulièrement notre attention.
Les défis diplomatiques
Bien entendu, nous commencerons par celle de Pascal Chaigneau, qu’il a intitulée « Vers un nouveau rapport de force », et sous-titrée « États-Unis, le syndrome de la destinée manifeste ». Il s’agit, évidemment, de leur « volonté de puissance » que l’auteur juge « atypique » et cela pour les raisons suivantes : « L’unilatéralisme comme tactique », « L’imperium militaire comme moyen » et « L’hyperpuissance comme finalité ». C’est sur « le test de l’Irak » que s’appuie cette analyse en notant que la guerre y a été déclenchée par « un mensonge manichéen », manifestant ainsi un « machiavélisme fourvoyé », pour aboutir à ce « paradoxe central » que l’Amérique a de la sorte ouvert, au cœur de ce « Moyen-Orient » déjà instable, une fragilité supplémentaire, et fait apparaître qu’il est « désormais possible de défier les États-Unis, et aussi tout l’Occident ». L’auteur passe ensuite en revue « l’échiquier mondial, de plus en plus crisogène », en commençant par les « heurs et malheurs » du projet américain pour un « Grand Moyen-Orient » ; puis il analyse « les recompositions asiatiques », « les convulsions du continent africain », « la relative normalisation latino-américaine », la « seconde phase de la décolonisation russe », « l’Europe entre grandisme et approfondissement », « l’ONU et le multilatéralisme à l’épreuve des faits », pour finir par cette conclusion : « les États-Unis finiront par constater que dominer ne signifie pas contrôler ».
Après avoir résumé cette brillante introduction et pour ne pas changer immédiatement de sujet, il convient de présenter la contribution d’André Kaspi, puisqu’il est un expert reconnu des États-Unis. Elle est intitulée « Les États-Unis et le monde, après la réélection de George W. Bush », et l’auteur y passe donc d’abord en revue « les facteurs internes et externes » qui permettent de comprendre sa réélection, pour imaginer ensuite les « inflexions possibles de sa politique étrangère ». Notre auteur en voit « le premier signe annonciateur » dans le remplacement à la tête du Département d’État de Colin Powell par Condoleezza Rice, dont on sait les tendances « néo-conservatrices ». Cependant, il se veut optimiste, en croyant percevoir « les premiers signes d’un assouplissement », étant toutefois entendu que « dans les quatre années à venir les États-Unis continueront à manifester leur présence sur tous les continents » et donc que « leur déclin n’est pas pour demain ».
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