Salon du Bourget

Les armées de l’air européennes sont engagées dans un véritable processus de transformation visant à conforter le rôle de l’arme aérienne dans les engagements interarmées et multinationaux d’aujourd’hui. Dans ce processus, l’Armée de l’air française occupe une position originale caractérisée par son autonomie dans les domaines du commandement et de la conduite des opérations aériennes. Résultant de la politique de défense de la France de ces quarante dernières années, cette position est confortée par un potentiel évident sur les plans des équipements et des outils de formations, un potentiel reconnu par les homologues européens. Ce sont là de formidables atouts permettant à l’Armée de l’air de jouer pleinement son rôle dans la dynamique d’émergence d’une puissance aérienne européenne bâtie sur des réalités opérationnelles et non sur des incantations.

  p. 11-16

Déployer une nouvelle organisation n’est pas un exercice neutre. Celle que la DGA a mis en place en février 2005 témoigne tout à la fois de la continuité de son action au profit de la défense de notre pays et de son aspiration à poursuivre sa mission dans l’environnement mouvant qui est désormais le nôtre. Lire la suite

  p. 17-30

Après une analyse macroéconomique du secteur aéronautique et spatial, le professeur Christian Schmidt étudie les transformations structurelles en cours ou à venir. Elles doivent respecter deux impératifs : procéder à des regroupements pour réduire le nombre d’opérateurs, mais aussi élargir et densifier les réseaux qui se constituent (partenariats et joint ventures) ; la place et le rôle de l’État, particulièrement pour la France, n’étant pas à négliger dans ces réorganisations.

  p. 31-43

Aujourd’hui l’espace est un contributeur essentiel de toute stratégie de défense. L’autonomie stratégique de l’Union européenne nécessite donc une politique spatiale couvrant les besoins dans le domaine de la sécurité et de la défense. Lire la suite

  p. 44-60

Comptant parmi les principaux et fidèles contributeurs de l’Esa, la Belgique comporte un tissu industriel spatial dynamique misant sur la complémentarité des activités technologiques des régions. Le présent article examine également le cadre institutionnel fédéral dans lequel évolue ce secteur, tout en se proposant d’en décrire les limites. Il aborde, enfin, la structure de la base industrielle belge et l’environnement européen dans lequel celle-ci inscrit ses perspectives de développement.

  p. 61-68

La démarche française de transformation manifeste la volonté de la défense de dynamiser et fédérer les initiatives, pour améliorer l’efficacité de l’action opérationnelle militaire. Cette démarche s’appuie sur la maîtrise de l’information, sur l’atteinte de l’état final recherché (EFR) par le contrôle des effets, et tire parti des méthodes modernes d’adaptation rapide au changement. Elle s’inscrit dans la logique de la construction européenne et participe aux efforts de nos partenaires pour développer l’interopérabilité entre nations. Les opérations réseau-centrées (ORC) engendreront des évolutions fondamentales concernant la connaissance des intentions du commandement et le processus de prise de décision. La compréhension de la décision prise pour atteindre l’effet recherché sera bien mieux partagée qu’aujourd’hui. Il faudra veiller à ce que l’efficacité opérationnelle globale résultant des progrès technologiques à venir soit toujours à la hauteur des investissements financiers consentis.

  p. 69-76

Présentation du démonstrateur européen Neuron, d’un véhicule de combat aérien non piloté (UCAV) par Yves Robins. Ce projet a pour ambition de maintenir une compétence stratégique dans les bureaux d’études aéronautiques européens sous la houlette de la DGA (agence d’exécution) et de Dassault Aviation (maître d’œuvre) avec six partenaires européens : SAAB (Suède), HAI (Grèce), EADS (Espagne), RUAG (Suisse), Alenia (Italie).

  p. 77-88

Structurer les opérations autour des technologies de l’information constitue l’axe principal de développement de nos systèmes de forces. Il est illusoire de miser en toutes circonstances sur ce seul paramètre, qui implique une évolution profonde de notre conduite des opérations — notamment en coalition — et n’est immédiatement rentable que dans certains types de crises, pas nécessairement celles que souhaite gérer le politique. Seule une lucidité unissant techniciens, opérationnels et politiques permettra des choix renforçant réellement notre efficacité et préservant notre autonomie comme nos budgets.

  p. 89-96

Les systèmes aériens de combat sans équipage furtifs, comme le J-UCAS, offrent des capacités décisives dans tout type de conflit pour trouver et attaquer des cibles mobiles très éloignées et ce, dans des fenêtres de tir très étroites et des zones d’accès dénié. Les systèmes aériens de combat sans équipage apportent une panoplie particulièrement puissante de réponses en zones d’accès très restreint aux combattants des conflits futurs. Lire la suite

  p. 97-106

En juillet 2004, le ministère britannique de la Défense (MoD) a sélectionné Thales UK pour la maîtrise d’œuvre du programme de drones tactiques Watchkeeper. Ce programme devra assurer la collecte de renseignements par imagerie d’un haut niveau de précision et de qualité, qui seront recueillis, exploités et diffusés afin de répondre aux besoins des états-majors en charge de l’espace de bataille, dans les opérations interarmées et dans des environnements très divers, en couvrant l’ensemble des aspects inhérents aux conflits. Ce programme, d’une valeur de 1,2 milliard d’euros, est capable de répondre aux besoins opérationnels des forces armées britanniques pour les trente années à venir.

  p. 107-113

Depuis les premières apparitions des drones tactiques lors la guerre du Kippour en 1973 jusqu’à l’emploi des drones plus modernes dans les conflits armés plus récents (Irak, Afghanistan, Kosovo...), ces systèmes de haute technologie se sont montrés de précieuses sources d’information. Les récentes évolutions géostratégiques, en particulier les attentats du World Trade Center, sont à l’origine d’une nouvelle donne dans le domaine des drones miniatures, marché qui devrait exploser dans les dix prochaines années.   Le présent article tente de faire un point de situation pour les drones miniatures à voilure fixe ou à voilure tournante.

  p. 114-124

Le drone a été conçu pour remplir des missions militaires. Sous réserve des évaluations nécessaires, rien ne devrait l’empêcher de devenir un vecteur de sécurité intérieure. Cette réflexion doit être poursuivie en France, qu’il s’agisse de technologies mixtes arméesforces de sécurité-usagers industriels et civils, que de doctrine d’emploi et de gestion. À ce prix, le drone pourrait s’affirmer, au quotidien, comme un facteur d’efficience des forces de sécurité policière et, dans des situations exceptionnelles, comme un auxiliaire de la sécurité civile.

  p. 125-130

Longtemps contestée dans son rôle d’armement principal par l’évolution des conditions du combat air-sol dans la seconde moitié du XXe siècle, la bombe d’aviation - ou plus exactement le corps de bombe qui en constitue la charge militaire - a finalement écarté tous ses concurrents grâce à l’apparition de kits de guidage et d’extension de portée de plus en plus performants. Pour de multiples raisons parfois très techniques exposées dans cet article, il convient d’être beaucoup plus exigeant qu’autrefois sur les performances, de même que sur la qualité de fabrication des corps de bombes destinés aux nouvelles générations d’armements air-sol qui ont pour caractéristique commune de ne plus obéir aux seules lois de la balistique. En France comme en Grande-Bretagne, où de tels armements sont sur le point d’entrer en service, cette question a fait et continue à faire débat, mais il ne semble pas que l’Europe de la défense dans son ensemble ait pris toute la mesure de l’enjeu politique et militaire que constitue pour elle l’existence d’une capacité autonome de conception et de production de corps de bombes.

  p. 131-145

Repères - Opinions - Débats

Aujourd’hui, la maîtrise de l’économie de la connaissance est la condition de la compétitivité ; l’outil collectif des systèmes privés et publics des États-nations se nomme «intelligence cognitive» dont la mise en oeuvre est permise par une «informatique de puissance». L’intelligence cognitive consiste à se doter des moyens opérationnels nécessaires pour comprendre et dominer par le savoir le fonctionnement de la mondialisation ; c’est aussi le moyen de hiérarchiser de façon asymétrique toutes les activités humaines au profit de la nation dominante. Seuls les États-Unis et le Japon, bientôt la Chine et l’Inde, semblent en mesure de jouer ce rôle. Hors paradigme, la France est menacée par un décrochage irréversible.

  p. 147-160

Le centre de gravité de l’Asie centrale se déplace aujourd’hui de l’Ouzbékistan vers la Caspienne, en particulier vers l’Azerbaïdjan. Plusieurs impératifs, qui tous s’imposent à Washington, concourent à cette évolution : tout d’abord la pression, voire la gesticulation, que les États-Unis sont en train d’agencer autour de l’Iran pour l’amener à renoncer à ses ambitions nucléaires ; ensuite la nécessité pour les Américains, qui ne sont en force ni au Caucase ni en Asie centrale (Cf. « Asie centrale : la poudrière et les allumettes » in Défense Nationale, avril et mai 2005), d’assurer la surveillance du pétrole caspien en passe d’affluer en Méditerranée orientale ; enfin l’intérêt pour la Maison-Blanche de prendre à revers la Russie, puissance qui lui résiste encore et qui peut peser lourdement à l’avenir sur ses approvisionnements en gaz. Toutes ces exigences désignent dans l’immédiat un Schwerpunkt, l’Azerbaïdjan, mais aussi, à terme, un enjeu principal : le Kazakhstan et ses ressources. La partie qui commence pourrait faire passer du « Très Grand Jeu », de plus en plus mouvementé, aux grandes manoeuvres où les pressions, voire l’intimidation, seront monnaie courante. Acculés dans leurs retranchements, mais disposant encore de quelques atouts, les Russes et les Iraniens tiendront-ils face à la percée américaine ? Les Russes resteront-ils du côté des Iraniens ?

  p. 161-165

Analyse de l’ouvrage Enjeux diplomatiques et stratégiques 2005, publié sous la direction de Pascal Chaigneau du Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CDES) aux Éditions Économica.

  p. 167-178

Les succès politiques et militaires des trois dernières années en Afghanistan sont menacés par l’explosion de la culture et du commerce de la drogue. En dépit des risques importants que cela comporte, la communauté internationale, l’ONU doivent réagir en s’investissant résolument dans la lutte contre la drogue en Afghanistan. L’Otan elle-même, si elle ne veut pas voir la pérennité et la légitimité de son action remises en cause, devra assumer sa part du fardeau.

  p. 179-185

Érigée en punition des péchés de 1789 par le régime de Vichy, signe irréfutable de la disqualification de la France pour beaucoup, la défaite de mai-juin 1940 continue d’alimenter la dénonciation d’une nation jugée coupable. Mais, l’effondrement français fut avant tout un succès allemand qu’aucune logique n’annonçait a priori, et c’est mentir avec la mémoire que de se complaire dans la représentation convenue d’un événement qui n’a d’autre signification que d’être un pari gagné par la BlitzkriegLire les premières lignes

  p. 187-202

Chroniques

  p. 203-208
  p. 209-212
  p. 213-221

Bibliographie

Guillaume Parmentier : Les États-Unis aujourd'hui. Choc et changement  ; Odile Jacob, 2004 ; 363 pages - Jean Klein

Paru un an après la guerre contre l’Irak qui a divisé les Européens et provoqué une crise dans les relations transatlantiques, ce livre se propose d’informer le public français sur les changements intervenus dans la société américaine au cours de la dernière décennie et de l’éclairer sur les nouvelles orientations de la politique étrangère et de sécurité des États-Unis. Lire la suite

  p. 223-225

Arnaud Kalika : La Russie en guerre, mythes et réalités tchétchènes  ; Ellipses, 2005 ; 210 pages - François Girodineau

Jusqu’à aujourd’hui, rares sont les ouvrages complets sur la Tchétchénie qui ne sont pas écrits par des journalistes, des membres d’associations de défense des victimes de la guerre (civiles ou militaires), ou des membres d’organisations non-gouvernementales. Les risques, pour l’histoire, d’une vision biaisée du conflit sont assez importants. Non pas que le travail analytique des ONG, des journalistes et des universitaires engagés ne soit légitime ni souvent exact, mais une vision à la base subjective de certains acteurs rend délicats les contre-feux qu’il faut parfois ériger pour saisir l’intégralité d’une personnalité ou bien d’une situation. Lire la suite

  p. 225-226

Laurence Montroussier : Éthique et commandement  ; Economica, 2005 ; 243 pages - Thierry Dufour

Ce livre Éthique et commandement, répond, une fois n’est pas coutume, à une attente très actuelle au sein de l’institution militaire. Cependant, il faut ici pré venir le lecteur : le titre de l’ouvrage est trompeur. Éthique et commandement n’est pas la synthèse contemporaine d’un thème à la mode. Il s’agit de l’adaptation d’une thèse de doctorat intitulée « Éthique et commandement chez les officiers mémorialistes de 1799 à 1830 ». Le sujet est donc plus restreint qu’à première vue. L’auteur a sélectionné quelque 88 Mémoires publiés par des militaires de l’époque afin d’y puiser quelques idées fortes pour présenter un panorama des notions éthiques liées à l’exercice toujours difficile du commandement. Lire la suite

  p. 226-227

Pierre Pascallon : L'Armée de terre  ; L'Harmattan, 2004 ; 550 pages - Claude Le Borgne

Le succès que remportent les colloques organisés par le club « Participation et Progrès », que dirige Pierre Pascallon, ne se dément pas. On y fait salle comble, on y refuse du monde ! Ainsi en alla-t-il pour celui-ci, tenu à Paris en avril 2004 et dont ce livre regroupe les actes. Après la Marine et l’Armée de l’air, voici l’Armée de terre, et le troisième tome d’un ensemble, Les armées françaises à l’aube du XXIe siècle ; 47 intervenants ont animé le colloque. Lire la suite

  p. 227-228

Ronan Faou : 1 000 devises de l'Armée de terre  ; Lavauzelle, 2004 ; 135 pages - Pierre Morisot

Certains collectionnent les tabatières ou les boîtes de camembert. Le major Faou, qu’on imagine obstiné puisqu’on ne peut trouver nom plus breton, a mis à profit son poste au Service historique de l’Armée de terre (SHAT) pour collectionner, lui, les devises des unités grandes et petites de l’Armée de terre. Il les présente en deux parties, la première classée par armes et services, la seconde (moins pratique à consulter, sauf pour les philologues) par ordre alphabétique. L’auteur a fouillé les tiroirs pour en extraire des formations enfouies dans la mémoire, occasion de se souvenir de la « 536e compagnie supplétive militaire » et de rendre hommage à ceux qui combattirent dans leurs rangs, et pour certains y laissèrent leur vie. Lire la suite

  p. 227-228

Jean-Louis Halpérin : Histoire des droits en Europe de 1750 à nos jours  ; Flammarion, 2004 ; 383 pages - Christophe Charnay

L’auteur nous fait découvrir dans cet ouvrage remarquable tout un pan trop peu exploré de l’histoire : l’histoire juridique européenne. L’Europe, quittant le Moyen-Âge et avec lui le système féodal, va voir éclore des systèmes juridiques assez différents. Cependant, le développement technique, l’expansion du commerce, créent des problématiques similaires auxquelles chaque pays apportera ses solutions. Pour autant, la lex mercatoria, ou la merchant law sont les premiers éléments d’une culture juridique commune et préexistante. Dès la Renaissance des convergences apparaissent, malgré l’opposition apparente du droit anglais et des systèmes juridiques continentaux. L’histoire politique marquée par de grands événements, tels au dernier siècle, les deux guerres mondiales, puis la construction de l’Europe ne sont pas sans conséquences sur les systèmes juridiques des États. Lire la suite

  p. 228-228

Henri Pigaillem : Blenheim 1704  ; Economica, 2004 ; 152 pages - Pierre Morisot

Malgré le courage de nos gens et l’efficacité de notre artillerie, la bataille de Blenheim (celle de 1704, dite aussi « seconde bataille d’Höchstädt ») ne figure pas parmi les pages de gloire de notre armée, pourtant ici légèrement supérieure en nombre au départ. Il s’agit d’ailleurs plutôt d’un affrontement entre formations multinationales – dirait-on aujourd’hui – du genre de celui de Leipzig. Chaque camp a en effet recherché des appuis au début de la guerre de succession d’Espagne, où l’on se perd dans les complexités dynastiques et les intrigues de cour et où on se bat à peu près partout en Europe (sauf en Espagne !). Les recruteurs de Louis XIV ont enrôlé Bavarois et Irlandais, tandis que la « Grande Alliance » anglo-habsbourgeoise est soutenue, entre autres, par les Hollandais, les Danois et les Prussiens. Lire la suite

  p. 230-230

Revue Défense Nationale - Juin 2005 - n° 676

Revue Défense Nationale - Juin 2005 - n° 676

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Juin 2005 - n° 676

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