L'auteur, après avoir évoqué la campagne électorale allemande et les erreurs des sondages, tire la leçon des résultats électoraux : il rappelle que la majorité de l’opinion allemande a voté à gauche, ce qui a conduit à la grande coalition. Il lui semble qu’elle pose moins de problèmes qu’on ne le dit. D’une part, les programmes étaient, à certains égards, assez proches les uns des autres. D’autre part, le bicaméralisme fait que la cohabitation droitegauche est un des éléments essentiels de la vie politique allemande.
La République fédérale d'Allemagne après les élections
The Federal Republic of Germany after the elections
The author, François-Georges Dreyfus, discusses the German electoral campaign and its associated polling errors, then highlights the lessons of the election results. He notes that a majority of Germans voted for the left, leading to the Grand Coalition. He feels that this poses fewer problems than people think. On the one hand, the programmes of the coalition partners were in many respects fairly close to each other. On the other, the German bicameral political structure means that a right/left ‘cohabitation’ is an essential element of German political life.
Les élections allemandes du 18 septembre 2005 ont été, au moins dans une large mesure, une véritable surprise ; jusqu’à la mi-août, les sondages donnaient la CDU (1) largement vainqueur. Le 18 septembre au soir le SPD (2) talonnait la CDU. Que s’est-il passé ?
Les sondages ont erré, mais cela est constant en RFA depuis des décennies, situation due partiellement aux liens entre les divers instituts et les partis. Cette évolution s’explique aussi sociologiquement : à la suite de la défaite cinglante du SPD en Rhénanie du Nord-Westphalie (Nord Rhein Westfalen), le chancelier Schröder et son parti sont désemparés. Le chancelier obtient la dissolution au Bundestag et pendant un temps laisse aller les choses. La Rhénanie du Nord était depuis vingt ans un fief social-démocrate, et la victoire incontestable de la CDU soulignait le désaveu de la politique Schröder par l’électorat socialiste ; désaveu d’autant plus important que la Rhénanie du Nord est une des régions les plus industrialisées de la RFA.
La campagne électorale
Exploitant les difficultés de l’aile gouvernementale de son parti, Oskar Lafontaine arriva à entraîner l’aile gauche du SPD dans une scission et, très vite, envisagea une alliance électorale avec les anciens communistes de l’ex-RDA. Ceux-ci, bien implantés en Allemagne orientale mais qui n’avaient jamais pu s’organiser à l’Ouest, saisirent cette occasion qui pouvait leur permettre de jouer un rôle plus important au Bundestag (3). L’alliance était d’autant plus facile qu’Oskar Lafontaine avait, en 1990, fait campagne contre le processus de réunification, favorable au maintien d’une RDA simplement confédérée avec la RFA. Au début de cette opération, l’Alliance, intitulée Neue Linke (nouvelle gauche) fut créditée par les sondages de 12 à 15 % des suffrages pris pour une large part au SPD et plus faiblement aux Verts (Grüne).
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