Présentant le Code civil devant le Conseil d’État, Portalis déclarait « entre la loi et le peuple pour qui elle est faite, il faut un moyen de communication car il est nécessaire que le peuple sache ou puisse savoir que la loi existe et qu’elle existe comme loi ». La tradition française de la codification était née. Poursuivie avec une ardeur variable depuis la promulgation des quatre codes napoléoniens, l’œuvre de la codification a été vigoureusement relancée dans les années 90, acquérant, chemin faisant, en 1999, valeur d’un objectif constitutionnel.
C’est dans le mouvement général de triomphe de la politique de codification — quatre codes napoléoniens, neuf codes en 1945, plus de cinquante aujourd’hui — qu’a été promulguée, par l’ordonnance n° 2004-1374 du 20 décembre 2004, la partie législative du Code de la défense qui donne une nouvelle légitimité, en les modernisant, aux textes fondateurs d’un droit essentiellement régalien. Sa ratification définitive est en voie d’achèvement au Parlement.